Préparer son chien pour les concours d’automne avant l’ouverture de la chasse

Votre chien a maintenant une saison de chasse derrière lui. Il a acquis beaucoup de passion, mais sa sagesse à l’envol est à revoir. Qu’importe, il vous reste un bon mois avant l’ouverture de la chasse et les premiers concours sur gibier tiré. Suite à son dressage, vous n’auriez pas pensé qu’il pouvait prétendre figurer dans une épreuve de field-trial. Sa quête était restreinte, ses arrêts encore imprécis, il était vraiment sous l’influence du dressage. Votre dresseur vous avait dit qu’il avait de bons moyens, mais il fallait qu’il digère le dressage.

En fait, la saison de chasse a été bonne, les compagnies de perdreaux assez nombreuses et les faisans de fin d’hiver bien volants, suite aux lâchers dominicaux. Le tout a suffi pour redonner allure et passion à votre chien, même si sa sagesse en a un peu souffert.

Ces problèmes de sagesse ne vous inquiètent pas beaucoup, car vous avez volontairement lâché la bride à votre compagnon pour le libérer. La bonne prise en main que vous aviez faite l’année passée suite à son dressage vous a servi durant la saison de chasse et vous permet d’aborder de façon sereine cette préparation.

En premier lieu, il s’agit de lui faire reprendre la forme, car il a quelques kilos à perdre et de la résistance à gagner. L’année passée en fin de saison, il partait pour une journée entière de chasse à une allure de croisière. Il va vous falloir le conditionner à travailler un quart d’heure et, durant ce court laps de temps, l’obliger à se livrer à fond. Deux sorties quotidiennes d’un quart d’heure suffiront durant une semaine pour lui redonner la forme et la rage de trouver.

À l’intérieur de l’enclos cynégétique, non loin de chez vous vous allez pouvoir commencer la préparation de votre élève, sans tirer le gibier tant que la chasse n’est pas ouverte. Une fois la forme retrouvée, c’est le travail de l’arrêt qui importe le plus pour votre chien. Avec l’aide d’un ami, vous allez dans un premier temps disposer quelques perdreaux pour voir si rien n’est perdu en ce qui concerne la fermeté de l’arrêt. Tout comme vous pratiquiez précédemment, il vous suffira de mettre à bon vent un oiseau et d’amener le chien dans de bonnes conditions, pour qu’il puisse le bloquer. Vous vous chargerez de faire couler et surveillerez la sagesse à l’envol, puis au feu, car votre ami tirera avec le revolver d’alarme à l’envol de la perdrix.

Si tout n’est pas parfait dès le début, vous pourrez passer une petite longe au cou du chien et le contenir sur son arrêt, tempérer son coulé et obliger une sagesse à l’envol. Comme votre travail après le dressage avait été appliqué, tout rentrera rapidement dans l’ordre et votre chien arrêtera, coulera et restera sage à l’envol.

Une semaine supplémentaire sera nécessaire pour arriver à une totale sagesse. Seule la sagesse au feu reste à perfectionner, car, après la saison de chasse, votre chien a tendance à partir lorsqu’il entend tirer. Avec le revolver d’alarme, l’action se déroule sans problème, mais vous craignez de le voir partir lorsque vous utiliserez le fusil.

Pour essayer de prévenir cette situation, vous avez repris le rapport à froid sur un pigeon et utilisez le fusil pour tirer avant d’envoyer le chien au rapport. Deux fois sur trois votre chien respecte, mais il lui arrive encore d’embarquer lorsque vous jetez l’oiseau ou au coup de feu. 

Entraînement pour les concours d’automne après l’ouverture de la chasse 

Le problème majeur : la sagesse au feu

Trois cas de figure peuvent se présenter. >

A - Le jour J est maintenant passé, vous allez pouvoir tirer du gibier à votre chien. Sa sagesse bien que relative a fait des progrès, mais vous attendez de le voir à l’œuvre directement sur le gibier.

Ce que vous craigniez est arrivé, sur les deux faisans que vous lui aviez posés, il est parti deux fois au feu et a rapporté tout fier son oiseau, sans tenir compte de vos ordres. Votre moral est tombé bien bas, car vous attendiez mieux que cela. Qu’importe, il fallait sans doute en passer par là, mais il vous reste les moyens de pression du dressage.

Après chaque faute sur les départs au feu, vous avez dans la foulée fait un ou deux rapports à froid, avec le faisan qui venait juste d’être tiré. Dans ce cas, il est parti une fois et a respecté en suite, tout en faisant un mètre ou deux la seconde fois. La partie n’est pas gagnée.

Le lendemain, toujours avec les mêmes faisans, vous allez rééditer les rapports à froid. Cette fois, votre chien est plus sage, mais il hésite un peu à démarrer.

C’est à ce moment qu’il faut être le plus vigilant, car en très peu de temps si l’on n’y prend pas garde, le chien peut se mettre en premier lieu à refuser le rapport et ensuite à blinker les oiseaux. Il faut avoir la main douce pour reprendre le chien lors d’une désobéissance. La remise en ordre doit impérativement tenir compte du degré de sensibilité de votre élève. Dans ce domaine, il n’y a pas de méthode ou de mesure universelle. C’est au dresseur de doser la réprimande, qui doit toujours être faite calmement et sereinement, sans colère.

Pour supporter ce genre de dressage, il faut bien sûr des chiens au caractère fort, mais il faut aussi beaucoup de doigté de la part du dresseur pour ne pas précipiter les choses.

La seule solution lorsque l’on se trouve face à des problèmes de timidité ou de début de blinkage, est de redonner le moral au chien en le remettant sur le gibier ou en le faisant courir en couple, pour qu’il ne se pose plus de question et ne pense qu’à bagarrer.

Les coulés sur un oiseau entravé ou détaillé vont également raffermir ses arrêts et en même temps redonner passion et moral.

Une autre tentative doit être faite, face aux faisans. Cette fois, vous allez essayer de jouer fin, en lâchant l’oiseau afin qu’il piète. Le chien ne doit pas sentir l’action de dressage préméditée, mais partir en confiance comme pour la chasse. Certains chiens trop travaillés sur des oiseaux posés arrêtent comme des rocs si le gibier a eu un contact avec la main de l’homme et hésitent à travailler et à arrêter si le gibier a été lâché précédemment. Ce cas de figure est également valable pour le rapport, où le chien refuse de prendre si le dresseur n’a pas touché la pièce de gibier. Dans tous ces cas, il est important de prévenir les réactions du chien et d’agir avec beaucoup de souplesse, pour ne pas créer de blocage.

Dans un premier temps changez de lieu de travail, puis laissez bien au chien le temps de se détendre. Partez ensuite à la recherche de l’oiseau que votre aide aura lâché quelques minutes plutôt. Évitez de lâcher l’oiseau trop tôt, car une fois sur deux vous le perdrez. Choisissez toujours un bon couvert pour cet exercice, car en quelques minutes, un faisan peu parcourir plusieurs centaines de mètres.

Votre chien vient de trouver la piste de l’oiseau et se dirige droit vers un gros buisson d’épines. La partie n’est pas gagnée, car si l’oiseau se bloque au milieu, il n’y a pas de moyen de l’en déloger. Arrivé devant le buisson votre chien se bloque. Comble de chance l’oiseau décolle de l’autre côté. Votre élève est bloqué par la végétation et respecte l’envol et le feu. Vous le caressez longuement et l’envoyez au rapport. Le faisan n’est que blessé, votre chien bagarre un peu et le rapporte.

Vous avez gagné la partie !

Avec les oiseaux blessés, il faut être très prudent, car certains chiens timides hésitent à s’en saisir. D’autre part, l’oiseau peut se défendre et piquer ou griffer le chien face à lui. Ces conditions sont toujours délicates. Dans un premier temps, il est préférable de bien tuer avec un sujet don le dressage n’est pas encore très bien réglé.

Vous pouvez être satisfait des circonstances, elles vous ont été favorables. Toutefois vous hésitez à faire exécuter à votre élève un rapport à froid. Pour tenter cela, il faut impérativement être sûr de son chien ce qui n’est pas le cas. Vous sortez d’une victoire, ne risquez pas un refus de rapport. Mieux vaut attendre une journée et laisser le chien sur une action bien menée, sans remise en ordre.

Le lendemain, vous tenterez un rapport à froid, toujours avec l’aide d’un ami qui tirera lorsque vous jetterez l’oiseau devant. Votre chien hésite à partir, mais reste assis. il attend votre ordre. Cette fois il a bien chargé et revient fièrement avec le faisan.

Vous pouvez être satisfait et bien le caresser, car il vient de passer une étape du dressage, qui lui ouvre la porte des concours de travail. Bien sûr, rien n’est encore parfaitement acquis et les rechutes risquent de se présenter à tout moment, mais cette fois vous aurez un moyen de pression. Votre chien a compris ce que vous attendiez de lui.

 

B - Nous pourrions en rester là, mais cette situation vous semble sans doute trop idyllique pour être réaliste et vous ne reconnaissez pas votre cas de figure dans ce descriptif.

Actuellement vous vous trouvez face à un semblant de blocage de la part de votre chien, pourtant il ne vous semble pas avoir commis de faute majeure et vous ne savez plus comment sortir de cette impasse.

Si votre chien commence à hésiter face aux faisans, arrêtez tout de suite le travail sur ce gibier et revenez sur les pigeons de son dressage. Pour cela, il faudra reprendre la cage d’envol et travailler les sagesses à l’envol et au feu, en laissant traîner dans un premier temps une longe au cou de l’élève, puis rapidement exiger une sagesse sur l’envol et le feu, lorsque vous tirez l’oiseau. En cas de blinkage notoire, n’hésitez pas à laisser partir votre élève sous l’aile pour le débloquer et mieux le reprendre ensuite.

Ce travail à la boîte d’envol sera couplé avec des séances de rapport à froid, toujours sur pigeon.

Lorsque vous aurez obtenu une bonne sagesse avec le pigeon, placez en alternance dans un premier temps dans la boîte d’envol un pigeon et un perdreau. Si votre chien hésite, appuyez-le et insistez, pour qu’il rapporte l’oiseau, dont il aura respecté l’envol et le feu. Cette transition donne en général d’excellents résultats et, lorsqu’elle est parfaitement exécutée, permet de laisser la boîte, pour poser une perdrix endormie devant le chien. Parallèlement travaillez les rapports à froid sur perdreau, en faisant respecter le coup de feu chaque fois.

Dans ce cas, procédez toujours selon la même chronologie, sans brusquer les étapes et risquer un blocage supplémentaire. Lorsqu’il aura travaillé correctement plusieurs perdreaux, vous pourrez mettre devant votre chien une petite poule faisane. Si cette transition se passe correctement, vous pourrez ensuite travailler le rapport à froid, puis envisager de revenir sur des coqs faisans. Dans le cas contraire, alternez de nouveau avec des perdreaux.

Lorsque la partie sera gagnée, laissez votre chien trois ou quatre jours au chenil sans lui remettre d’oiseau devant. Devant une impasse comme après un exercice réussi, une période d’interruption dans le travail est souvent très bénéfique. Elle permet au chien de se remémorer ses actions et de les fixer. Ce n’est pas un remède miracle, mais il est très souvent efficace.

 

C - Vous ne reconnaissez pas votre chien dans les deux descriptions précédentes. Le vôtre n’est pas timide et ne blinke pas, mais part chaque fois au feu, sans que les remises en ordre que vous lui infligiez ne servent à quelque chose. S’il a décidé de partir, il partira. La longe est bien sûr utile lorsqu’il l’a encore au cou, mais il a très bien fait la différence dès qu’il en est libéré.

Cette situation vous “mine le moral” et vous êtes dans l’impasse. La chasse l’a rendu trop passionné, surtout que vous avez été passablement laxiste en fin de saison.

Bien sûr, vos amis vous ont parlé du collier électrique, mais vous ne savez pas comment l’utiliser. Est-ce que le remède ne sera pas pire que le mal ?

En premier lieu, rejetez l’idée d’utiliser un collier électrique pour résoudre votre problème. Il est toujours difficile de corriger sévèrement sur le gibier. Bien sûr certains professionnels ont obtenu des résultats en déclenchant le collier, lorsque le chien part au rapport avant l’ordre, mais il faut bien connaître son collier de dressage et l’avoir parfaitement étalonné sur le chien. Encore une fois je ne conseille pas cette solution à l’amateur.

Quelle solution reste-t-il ?

Les anciens utilisaient le lance-pierres et la grenaille, ce qui donnait de bons résultats, mais depuis quelques années beaucoup de dresseurs se sont mis à utiliser la petite cartouche.

Cette solution, aussi barbare qu’elle puisse paraître, a le mérite de donner l’impression au chien qu’il se punit lui même en commettant une faute.

D’autre part, si le chien n’a jamais fait le rapprochement entre la grenaille qui sort du canon du fusil, pour aller faucher en plein vol le gibier qui décolle, il le fera obligatoirement et à demeure, entre la détonation et la sensation de douleur piquante qu’il éprouve lorsqu’il désobéit. C’est cette sensation physique de douleur qui très vite va le dissuader de partir au feu. Dans la plupart des cas, l’élève s’assied lorsqu’il entend la détonation, comme pour prévenir ce qui risquerait d’arriver s’il bougeait.

En premier lieu, il est bon d’énoncer clairement ce qu’est la petite cartouche et quelle est la bonne façon de l’utiliser.

Cette méthode, aussi vieille que le dressage lui-même, n’a jamais fait couler beaucoup d’encre, car le peu de personnes qui l’ont pratiquée se sont toujours bien gardées de la divulguer. L’action vis-à-vis du commun des possesseurs de chiens peut sembler peu recommandable. Il faut reconnaître que, dans ce domaine comme dans d’autres, trop de personnes parlent de choses qu’elles ne connaissent pas et ont fait un mythe d’une pratique, naguère courante.

Par ailleurs, il me paraît essentiel de dire que beaucoup trop d’apprentis dresseurs utilisent en toute impunité des colliers électriques sans mesurer l’importance de leur action. Il est certain qu’il est plus facile d’appuyer sur un bouton pour envoyer une décharge électrique que de mettre son chien en joue et d’appuyer sur la détente. L’utilisation d’un collier de dressage pose moins de cas de conscience, vu la façon sereine dont la plupart des utilisateurs l’emploient, mais elle peut souvent causer, par ignorance et incompétence, des dommages irrémédiables.

La petite cartouche ne doit être employée que sur des chiens très passionnés, n’ayant aucune crainte au coup de feu. Cette action est souvent entreprise pour obliger une sagesse au feu, lorsque tous les autres remèdes ont échoué. Le collier électrique qui ne serait pas employé à bon escient aurait plus souvent pour conséquence de faire blinker les sujets les plus solides.

Si la plupart des chiens ayant déjà chassé respectent l’envol du gibier, il est très difficile de leur faire respecter le feu, car à ce moment-là ils partent pour le rapport. Ce qui peut être une cause de déclassement en field-trial si le gibier tombe, est une cause d’élimination s’il est manqué, car le chien poursuit sur sa lancée. Lors de l’entraînement pour la préparation à ces épreuves, la petite cartouche peut être utilisée, mais dans des conditions très précises et suivant un principe bien établi.

La première des conditions est de n’utiliser qu’un fusil dont le calibre ne vous sert pas à la chasse et ne peut-être confondu avec d’autres armes dont vous utilisez les cartouches pour cette activité. Le calibre 16 peut alors remplir cette fonction, car le 12 et le 20 sont plus couramment employés à la chasse.

Il faut ensuite se munir de cartouches à bourres grasses, car les bourres à jupes risqueraient de blesser le chien à courte distance. Ces cartouches doivent avoir des douilles transparentes, afin de bien visualiser leur contenu. Vidées de toute leur charge de plomb, elles doivent être remplies, soit de graines de vesce, soit de grains de riz, puis resserties de façon manuelle. De cette façon il vous sera impossible de les confondre avec d’autres, ce qui évitera toute éventualité d’accident. Leur poids très léger vous aidera également à les différencier.

Vous utiliserez ou ferez utiliser ces cartouches au départ du chien qui sera simultané au coup de feu après l’envol du gibier, ou au jet de la pièce lorsque vous travaillerez le rapport à froid. Vous pourrez de la sorte tirer dans les fesses de votre élève entre 5 et 10 mètres. Au-delà de cette distance, ces cartouches sont parfaitement inefficaces. Les grains de riz ou de vesce venant lui cingler les fesses, le chien sera contraint de s’arrêter et de s’asseoir. Face à votre chien, dans cette situation, vous devrez faire l’étonné et le caresser lorsqu’il reviendra. Il est essentiel de ne jamais le gronder, afin qu’il ne devine pas que c’est vous qui lui administrez la punition.

De façon pratique, si l’on veut prévenir tout blocage du chien face au gibier, il est important d’éviter dans un premier temps d’utiliser cette méthode sur l’arrêt du chien. Il est préférable de l’employer lors du rapport à froid.

Dans ces conditions, le chien reste toujours à portée du dresseur et peut être repris sans beaucoup de peine. D’autre part, il ne peut pas faire le rapprochement avec le gibier qui prend son envol, ce qui lui évite toute confusion.

Il est rare qu’au bout de deux ou trois séances de deux cartouches, à une journée d’intervalle, votre chien ne soit pas sage au feu. Aussi barbare qu’elle puisse paraître, cette méthode administrée justement est parfaitement inoffensive et se révèle à court terme un remède très efficace. Elle cause moins de dommages que l’utilisation de colliers électriques laissés dans des mains inexpérimentées et présente l’avantage d’être durable. 

La finition de l’entraînement pour les concours d’automne

 

Durant deux semaines, sur les quatre qui vous séparaient du premier concours, vous avez pu résoudre vos problèmes de dressage et de sagesse sur le gibier. Votre chien s’est malgré tout soumis à ces nouvelles contraintes, mais sa quête est désordonnée et il manque d’application.

Plutôt que de l’abreuver de gibier, il va maintenant falloir chercher à le maintenir devant vous, autant que faire se peut face au vent et avec une quête la plus régulière possible.

Il est bien évident que les concours d’automne ne requièrent pas la même régularité dans la quête que ceux de printemps. Le chien doit composer avec la topographie du terrain et le vent qui n’est pas toujours bien fixé, surtout lorsque la quête se déroule sous bois.

C’est avant tout l’efficacité de votre élève qu’il va falloir, soit développer, soit mettre en évidence, afin qu’il se distingue parmi les autres concurrents du concours. En field-trial d’automne sur gibier tiré, 95 % des épreuves se déroulent sur gibier lâché le matin même de l’épreuve. Lorsque le chien passe en premier dans sa batterie, il a plus de chance de rencontrer des oiseaux que celui qui occupe la dixième position. Non pas qu’il n’y ait pas assez d’oiseaux lâchés pour tous les concurrents, mais ceux-ci risquent d’avoir bougé, dans un biotope qui n’est pas toujours très accueillant pour eux.

En règle générale, les juges donnent toujours une chance de rencontre aux chiens brillants qui n’ont pu être mis en présence, mais il est toujours préférable d’avoir cette occasion durant le quart d’heure imparti.

Sur les concours, se sont souvent les mêmes chiens qui rencontrent les oiseaux, quelle que soit leur place dans la batterie et les parcours sans occasion s’adressent également fréquemment aux mêmes sujets. Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, je reste persuadé qu’il n’y a pas de hasard. Si un chien trouve régulièrement un ou plusieurs oiseaux durant son parcours, c’est qu’il peut être considéré comme un bon chien de chasse.

La qualité première du chien de chasse est de trouver des oiseaux, puis, le dressage aidant, de les mettre dans de bonnes conditions de tir pour le maître. En concours de travail, la logique est la même, voire encore plus excessive, car le chien n’a qu’un quart d’heure pour prouver son efficacité et ses qualités de dressage.

C’est donc un chien parfaitement requérant, avec beaucoup d’initiative, mais restant toujours au contact, qu’il vous faudra présenter pour prétendre être classé et – pourquoi pas ? – gagner.

En utilisant du gibier bien volant sur un terrain assez vaste et au biotope dégagé, vous pourrez demander à votre chien de prendre plus de terrain et ainsi d’étendre le rayon de ses recherches. Toujours avec l’aide d’un ami tireur qui aura préalablement posé un oiseau, vous envisagerez un nouveau stratagème, qui permettra à votre élève, en plus de travailler sa sagesse, de prendre plus d’initiatives.

Jusqu’à l’arrêt de la pièce de gibier posée, le parcours se déroulera de la même façon que précédemment. Après le coulé et l’envol de l’oiseau, votre ami tirera volontairement à côté de la pièce de gibier qui ira se poser à plusieurs centaines de mètres de son point de départ. Durant ce temps, vous devez surveiller la parfaite sagesse à l’envol et au feu de votre chien, car celui-ci devra ensuite être repris en laisse pour être relancé. Ce cas de figure est fréquent en field-trial, où les tireurs ne sont pas forcément tous très adroits et où votre chien devra à la suite de cette action ne pas bouger, pour ensuite effectuer un rapport à froid.

Vous saisissez maintenant tout l’intérêt de cette mascarade, car le chien devra impérativement être préparé à cette éventualité à laquelle il sera forcément confronté.

La sagesse exécutée, ou rattrapée à temps en remettant le chien au down, vous le relancerez, après avoir reculé de quelques mètres, comme vous le faisiez lors de la prise en main.

Cette fois votre chien va être plus dur à contenir, car il a vu l’oiseau se remiser et n’a qu’une hâte, monter tout droit dans sa direction. Il vous faudra alors le guider, pour éviter qu’il ne pointe trop en avant et étendre suffisamment sa quête sur les côtés. L’idéal serait qu’il n’ait pas pu voir le point de pose et dans ce cas développe une quête très active, mais pas obligatoirement en pointe. La végétation ou la topographie du terrain aident souvent en cela.

Arrivé dans le périmètre de remise de l’oiseau, vous calmerez votre élève, pour qu’il travaille de façon rigoureuse et non trop désordonnée. L’oiseau arrêté de nouveau, avec un travail souvent bien supérieur à celui exécuté en premier lieu lorsqu’il était posé, vous essayerez une fois encore, s’il est assez volant, de renouveler l’action.

Votre chien apprendra de la sorte à se contenir, face à un oiseau qui file devant lui et qui est manqué. Cela lui donnera de nouveau l’occasion d’étendre sa quête pour le retrouver et enfin, si la possibilité en est donnée, de le rapporter s’il a pu être tué sur son troisième arrêt.

Cette méthode donne rapidement des ailes au chien, mais il vous faudra par contre être assez incisif et directif, pour le contenir dans un périmètre raisonnable pour sa race.

 Amener son chien dans de bonnes conditions le jour de l’épreuve 

Le travail de la quête et la mise en couple avec un autre chien contribuent à entretenir le moral de votre élève. Ces exercices qui le libèrent lui permettent d’oublier les contraintes du dressage. Par contre, une semaine avant votre départ pour plusieurs jours de concours, il sera nécessaire d’habituer votre chien à rester dans la caisse de votre véhicule. Cela peut sembler anodin, mais certains chiens vivent très mal cet isolement avant de comprendre qu’il signifie pour eux, sorties sur le terrain et parties de chasse.

Tous les hôtels n’acceptent pas les animaux dans les chambres et le confort de la caisse est souvent bien préférable au partage de la chambre avec le maître. Cet avis n’est pas forcément partagé et certains propriétaires considèrent comme indispensable la cohabitation avec leur chien la veille d’une épreuve.

Il est certain que seul un amateur peut tenir ce raisonnement, car il est difficilement pensable de voir un dresseur débarquer dans sa chambre d’hôtel avec la quinzaine de chiens qu’il a dans son camion.

Tout cela n’est qu’une question d’habitude de la part de votre compagnon. L’important est que le maître et le chien abordent de façon sereine et détendue l’épreuve, pour espérer obtenir un résultat.

 

Après les concours solo les concours en couple / L’entraînement spécifique à ces épreuves

 

Avant la modification des règlements, un chien britannique n’avait l’obligation de concourir en couple qu’une fois qu’il avait obtenu le nombre de CACT suffisant pour prétendre au championnat de travail, ou qu’il avait dépassé l’âge de cinq ans. Maintenant un seul CACT est requis chez les britanniques pour les mâles et une réserve pour les femelles pour obtenir un championnat de travail. L’âge maximal pour courir en solo est maintenant réduit à quatre ans. D’où l’importance de préparer rapidement votre élève pour ce type d’épreuves. Par contre, rien n’est changé chez les continentaux qui n’ont toujours pas besoin de concourir en couple pour leur championnat d’automne. Seul le championnat de travail requière l’obtention de récompenses dans cette discipline.

En fait, rien ne s’oppose à ce qu’un chien concourt en couple avant et durant la période où il est présenté en solo, si ses qualités le lui permettent. Par mesure de prudence et pour ne pas mélanger les genres, les dresseurs optent souvent pour la première solution, car les problèmes des concours solo sont suffisants, sans y adjoindre la contrainte de la promiscuité d’un autre chien et d’un autre conducteur.

Cette solution se défend parfaitement, surtout si l’élève n’a pas de prédispositions particulières à patronner naturellement. Par contre, car rien n’est simple en matière de dressage, le chien qui n’a couru qu’en solo et que l’on oblige à patronner par la suite, risque fort de mal digérer cette soumission et de “galérer” durant une saison. Le cas le plus fréquemment rencontré dans cette éventualité est celui du chien qui se laisse continuellement dominer et qui ne cherche plus que le patron, à tel point qu’il m’a été donné de voir un chien prendre un point et se retourner en quittant son arrêt, pour patronner son concurrent qui était déjà à patron derrière lui. À la lecture de ces quelques lignes, vous vous rendez compte de toute l’ambiguïté de la situation et devinez facilement la difficulté qu’il peut y avoir à sortir l’élève de cette impasse.

Alors, quelle est la solution, me direz-vous ?

Je pense qu’il n’est pas inutile durant l’entraînement de faire courir les jeunes chiens en couple, pour leur redonner le moral après certaines périodes contraignantes de dressage, mais aussi pour les apprendre à bagarrer avec un autre chien. Même si cela se passe mal en bout de parcours, le jeune chien garde ou apprend à avoir la hargne de lutter pour rencontrer les oiseaux avant son concurrent.

Cette accoutumance à la pratique du couple risque de causer moins de traumatisme chez un sujet sensible, que s’il est confronté directement avec le problème de façon dure et unique. D’autre part, il reste toujours l’espoir de voir un jour le chien patronner de façon naturelle, ce qui simplifie grandement les choses, non pas en matière de dressage car il va falloir être aussi rigoureux sur l’action, mais sur le principe qu’il ne sera pas nécessaire de l’inculquer à l’élève.

Si le patron est un passage obligatoire et indispensable pour la pratique du couple, ce n’est pas la seule chose à régler pour espérer avoir un chien qui se comporte honorablement dans ce type d’épreuve. Mais comme à chaque étape suffit sa peine, nous allons envisager tous les cas de figure devant cette action, avant d’appréhender le reste de la préparation.

 Comment travailler le patron

 

Le patron est l’action qui consiste, pour un chien d’arrêt, à respecter spontanément à vue, l’arrêt d’un autre chien. Aussi spectaculaire que puisse paraître cette action, elle n’en demeure pas moins indispensable, dans la mesure où vous chassez avec deux chiens, ou en compagnie d’autres chasseurs possédant également des chiens d’arrêt. Si ce réflexe est inné chez la plupart des chiens de race britannique, il est souvent plus difficile à faire acquérir aux chiens de race continentale..

Si ceux n’ont pas ce réflexe spontané et très spectaculaire à plusieurs centaines de mètres en plaine, il est rare qu’ils viennent systématiquement voler le point des autres chiens. Le plus souvent, ils se contentent de respecter l’arrêt derrière leurs concurrents ou compagnons de chasse, dans une pose intermédiaire entre l’arrêt et le patron. Même exécutée de cette façon, cette action remplit parfaitement son rôle, sans arriver bien sûr au purisme exigé chez les chiens britanniques. Ce qui est le plus important, c’est de ne pas gêner le chien qui a pris l’arrêt en premier lieu. En chasse pratique, cette action est utile et suffisante. Bien sûr, certains chiens continentaux peuvent montrer des patrons spectaculaires, pris à des distances égales à celles des meilleurs chiens britanniques. Sauf exception, cela est souvent le fruit de métissages pratiqués en amont du sujet. Les producteurs qui ont pratiqué ces unions ne sont pas plus à blâmer que les règlements des concours qui les y ont incité. L’obligation d’un patron spontané à vue en quête de chasse en couple, chez les chiens continentaux, en a sûrement été le détonateur.

Chez la plupart des chiens britanniques, ce réflexe est inné et il faut peu de travail pour le parfaire. Il suffit uniquement de s’attacher les services d’un vieux chien bien routiné et très ferme d’arrêt. La notion de fermeté est très importante, car, si le chien arrêteur bouge quelque peu, il incitera le patronneur à marcher et à remonter vers l’arrêt. Pour pouvoir prendre un bon patron, votre élève devra pouvoir voir très distinctement l’autre chien à l’arrêt. Il ne devra être masqué ni par la végétation ni par le conducteur du chien arrêteur. C’est ainsi qu’en field-trial en couple, le conducteur du chien qui a arrêté stoppe sa course vers son chien pour aller le servir, afin que le concurrent puisse distinguer sans aucune gêne l’autre chien à l’arrêt.

Le conducteur du premier chien attendra également que son collègue soit à la hauteur du patronneur pour aller servir le sien. Cet exercice de style est entouré de moins de précautions en chasse pratique. Plus le chien que vous aurez comme moniteur sera ferme d’arrêt, plus le patronneur le respectera. Au bout de quelques leçons, votre chien attendra votre venue à sa hauteur, il pourra même, selon les cas, vous chercher du regard.

Chaque médaille a son revers et il ne faut pas trop abuser du travail au patron, au risque d’avoir un chien au caractère soumis. Chasser avec deux chiens recherchant le patron est souvent un enfer, car ils s’observent plus qu’ils ne chassent et se patronnent mutuellement assez fréquemment. Cette action est appelée le patron miroir ou l’arrêt miroir.

De la même façon, il ne faudra pas trop travailler le patron d’un jeune chien qui présente des prédispositions dans ce domaine. Chaque leçon au patron devra pouvoir être ponctuée par un travail à l’arrêt, afin de ne pas trop imprégner l’élève et lui conserver l’envie de trouver le gibier à son propre compte. Cette notion de "dominé" et de "dominant" s’estompe assez vite au bout d’une saison de chasse, car la passion reprend rapidement le dessus, mais il faut toutefois y prendre garde.

Par contre, lorsque votre chien ne présente aucune prédisposition pour le patron, il faudra le lui inculquer. En vous aidant d’un chien bien arrêteur, que vous disposerez derrière une pièce de gibier de façon bien visible en plaine, vous conduirez votre élève en laisse, en lui montrant du doigt, le chien à l’arrêt devant lui. Au début, s’il ne comprend pas, il est bon de l’amener à côté du chien à l’arrêt, pour lui faire prendre l’émanation et le reculer ensuite à la place où il aurait dû patronner. À ce moment, il est souhaitable qu’un aide fasse couler un peu le premier chien, afin que votre élève comprenne et se tende sur son patron.

Une fois l’action du patron découverte par votre élève, celui-ci ne devra pas se douter de la préparation de la future leçon. Il devra rester dans la caisse de votre véhicule, le temps que votre premier chien se mette à l’arrêt.

La découverte de son compagnon à l’arrêt doit être pour lui une surprise. Le passage d’une haie, ou le derrière d’une têtière en plaine, seront excellents à cet effet. Si votre élève ne respecte pas immédiatement l’arrêt de l’autre chien, il vous sera possible de le bloquer à la voix ou au sifflet. De la même façon, votre aide, qui se trouvera à mi-distance entre le chien à l’arrêt et votre élève, aura également cette possibilité. Tout ce dressage demande le plus grand tact, il ne faut en aucun cas hausser le ton, ni réprimander l’élève sous peine de le faire blinker. S’il avance trop sur le premier chien, il vous faudra gentiment le reprendre et le ramener à la place où il aurait dû patronner. L’objectif est de créer le réflexe qui conditionne le patron.

Si, toutefois, cela n’était pas possible, il est toujours envisageable de coucher le chien au down ou de l’arrêter à l’assis, mais cela n’aura jamais la même qualité qu’un patron spontané et naturel. En chasse pratique, cette solution peut être envisageable, mais en field elle est évidemment à rejeter, car seul le patron spontané est acceptable.

Devant ce cas de figure, beaucoup pourraient se décourager, mais il reste encore une ultime solution qui jusqu’à présent a toujours donné d’excellents résultats : il s’agit de l’utilisation d’un leurre. Plutôt que de s’enfermer dans une situation sans issue, il est préférable de conditionner rapidement l’élève à ce principe, qui peut être utilisé par tous sans difficulté particulière.

 

Le leurre au secours du patron

 

Si le loisir ne vous est pas donné de pouvoir utiliser les services d’un chien expérimenté et très ferme d’arrêt, ainsi que ceux d’un aide, il faudra faire seul pour travailler votre élève au patron. À cette situation qui semble très ardue, les Anglo-Saxons ont trouvé une solution et l’emploient avec succès depuis de nombreuses années. Il s’agit de l’utilisation d’un leurre en bois, imitant parfaitement la silhouette d’un chien et de taille égale à celui-là. Cette silhouette est souvent peinte de couleurs différentes d’un côté et de l’autre, afin d’habituer le chien à respecter les concurrents de diverses races. Elle est actionnée soit par télécommande, soit à l’aide d’un cordeau.

Placé sur un socle qu’il sera possible d’amarrer au sol, votre leurre pivotera à sa base sur un axe, afin de pouvoir être totalement dissimulé à plat dans la végétation ou relevé en position haute. C’est un fort ressort de renvoi de porte, qui permettra de remettre la figurine en position debout sur le socle. Ce ressort sera actionné par un crochet de déclenchement, commandé soit électriquement par une télécommande, soit mécaniquement par un cordeau.

Le mécanisme parfaitement rôdé, il vous suffira de le mettre en pratique sur le terrain. Il devra être couplé à une boîte d’envol, garnie d’un oiseau. Le pigeon fait parfaitement l’affaire dans ce cas.

L’utilisation de ce principe s’adresse bien sûr à des chiens bien mis aux ordres et respectant parfaitement l’envol et le feu, ce qui correspond à votre élève qui possède déjà une récompense en solo et que vous envisagez de présenter en couple.

Une fois le terrain choisi, avec assez de végétation pour dissimuler le leurre couché, mais pas trop pour ne pas le masquer à la vue du chien une fois redressé, vous pourrez disposer votre installation, le nez du leurre bien face au vent, avec la boîte d’envol quelques mètres devant. À ce sujet, il est important de ne pas oublier qu’un chien a une vision différente de la nôtre, du fait de sa faible taille. Il n’est pas inutile de s’assurer de la bonne mise en évidence de la figurine en se mettant à genoux. Le blé de printemps, quand il fait une quinzaine de centimètres, est le terrain idéal pour cet exercice.

Après avoir tendu votre boîte d’envol et votre leurre, dont le cordeau, si cordeau il y a, aura été repéré par une petite branche fichée dans le sol, vous pourrez lancer en amont votre chien pour deux ou trois lacets à bon vent. Votre élève doit être bien à plat et ne pas trop ouvrir. Il est parfois préférable de l’avoir fait courir au préalable, afin qu’il soit plus réceptif à la leçon.

Quand vous arriverez à une trentaine de mètres de votre installation, envoyez votre chien dans un lacet bien à gauche. Pendant ce temps, vous vous dirigerez sur la droite afin de vous saisir du cordeau et de déclencher le leurre. Bouclant son lacet, votre élève découvrira ce qui pour lui est un chien dont il n’avait pas décelé la présence préalablement. La surprise l’obligera à monter sur cette forme. À ce moment, vous devrez l’appuyer soit à la voix, soit au sifflet, afin de l’obliger à se bloquer, ou à ralentir. Quand il fixera bien le leurre à bonne distance, vous déclencherez la boîte d’envol, qui libérera le pigeon et l’obligera à respecter le départ de l’oiseau.

Afin de rendre cet exercice crédible aux yeux du chien, lors des deux premières leçons, il est important de le rattacher rapidement et de le remettre dans la caisse de votre véhicule. De la même façon, il est impératif de changer à chaque leçon de lieu d’exercice, pour que votre élève ne se doute pas de votre préparation.

Au bout de trois ou quatre leçons, votre chien commencera à couler pour remonter sur le leurre et se bloquera au départ de l’oiseau. Pour ne pas laisser à votre élève uniquement la soumission du patron à l’esprit, lorsque le réflexe commencera à être acquis, il sera important de disposer une autre boîte d’envol, munie d’un oiseau, pour faire arrêter votre chien en fin de leçon. Vous pourrez le relancer, pendant qu’un aide replaquera au sol le leurre, pour qu’il ne perturbe pas le reste du parcours.

Bien sûr, cette méthode ne se suffit pas à elle-même, elle appelle au bout de quelques leçons, lorsque le réflexe commence à être compris, les services d’un autre chien, parfaitement sage et ferme d’arrêt, pour mettre en application une pratique jusque-là artificielle. En principe l’obtention de ce réflexe par cette méthode est très rapide et assez étonnant, quand tout est mené de façon parfaitement simple et chronologique.

Si, toutefois, vous n’arriviez pas à bloquer votre chien en déclenchant le départ de l’oiseau, c’est qu’il n’est pas suffisamment sage à l’envol ou au feu, car vous pouvez aussi utiliser ce moyen pour l’immobiliser. Il vous faudra donc retravailler ces phases de dressage.

Une autre solution peut se révéler efficace : le déclenchement à vue du leurre, lorsque votre chien reviendra de son lacet, ce qui aura pour effet de le surprendre et vous permettra de mieux le bloquer. Ce cas de figure ne peut bien sûr être utilisé qu’une ou deux fois. Trop artificiel votre chien aurait en effet tôt fait de découvrir la supercherie.

L’ultime phase de travail avec le leurre consistera à faire courir deux chiens en couple. Le premier devra être parfaitement aguerri au patron sur leurre, le second sera votre élève. Pour ce faire, vous lancerez en premier le chien routiné en direction du leurre, qu’il patronnera spontanément, puis votre élève arrivera et découvrira son compagnon de couple au patron sur la forme. De ce fait il patronnera le leurre en premier, mais par la même occasion l’autre chien. C’est ce moment que vous choisirez pour libérer l’oiseau de la cage d’envol.

Au bout de quelques leçons, vous n’aurez plus besoin d’utiliser le leurre, car vous pourrez faire arrêter directement le premier chien sur la boîte d’envol.

Afin que celui-ci arrête en premier la boite, ce qui n’est pas évident en couple, vous prendrez soin de le lâcher seul, pour qu’il en découvre l’emplacement et de cette façon puisse monter directement sur elle. Votre élève ignorant cette préparation, devra bien sûr se contenter de patronner. Afin de donner plus de vérité à l’action, lorsque vous déclencherez la boite, vous demanderez à un aide de tirer le pigeon qui s’envolera et pourrez faire rapporter votre élève, qui de la sorte comprendra totalement le mécanisme du patron.

L’intérêt de faire patronner un autre chien sur le leurre, avant votre élève, évite que se dernier ne soit trop dominé par ses futurs compagnons de couple, lorsqu’il devra mettre en pratique cet acquis sur les parcours de field-trial. Apprendre un chien à patronner revient trop souvent la première année à le contraindre de se laisser dominer par son concurrent. Cette méthode semble pouvoir le libérer en partie de cette inhibition.

Les avantages et les inconvénients de cette méthode sont notoires et il convient de les citer.

L’avantage majeur de ce principe, est de pouvoir être exécuté pratiquement seul, sans aide extérieure. D’autre part, il assure un “arrêt” d’une immobilité parfaite, par le leurre et un départ de l’oiseau commandé à discrétion. Le fait de n’avoir à s’occuper que d’un seul chien est primordial, pour la parfaite exécution de l’exercice.

L’inconvénient le plus important, est le côté artificiel de cette méthode, qu’il faut cacher au chien pour éviter un éventuel blinkage. L’exécution de cet exercice doit être menée dans le plus grand calme par le dresseur. Il est donc utile de l’appréhender avec un chien le mieux dressé possible. La mise en présence d’un autre chien doit aussi alterner avec les séances de leurre, c’est ici que le doigté du dresseur prendra toute son importance.

Le réflexe du patron acquis, il ne restera plus qu’à le mettre en pratique avec des chiens de races différentes, pour que votre élève n’ait pas de problème avec les différents concurrents qu’il risquera de rencontrer en couple.

Même s’il est essentiel, le patron ne suffit pas pour prétendre pouvoir concourir en couple avec l’espoir de gagner. Il faudra bien sûr que votre chien supporte son concurrent sans le jalouser, ce qui est une cause d’élimination et sans le talonner ce qui aussi pourrait vous faire prendre la porte.

Un parcours en couple se doit d’être équilibré, c’est-à-dire compter deux chiens possédant à peu de différence près la même entreprise, avec deux conducteurs au coude à coude.

Une épreuve en couple ne doit pas ressembler à deux solo séparés, mais à un parcours commun mené par deux chiens qui barrent régulièrement.

 Le couple d’automne

 

Lorsque vous aurez résolu tous les problèmes que votre élève risquera de rencontrer avec ses concurrents, ce sera à vous d’apprendre à guider votre chien en compagnie d’un autre conducteur. Si en solo l’emploie du sifflet n’est pas recommandé, il l’est encore moins en couple, car si vous ne faites pas tourner votre chien, vous arriverez parfaitement à faire tourner celui de l’autre conducteur. Dans ce cas, le couple risque de poser quelques problèmes de promiscuité immédiate, que le juge se chargera de mettre en ordre rapidement en ordonnant aux conducteurs de ne pas se servir de leur sifflet. Dans le cas contraire et devant une récidive des conducteurs, le juge pourrait les éliminer.

Rien n’est donc simple en couple, surtout en concours d’automne, où les chiens du fait de la végétation risquent souvent de ne pas apercevoir leur concurrent à l’arrêt. Dans ce cas c’est au juge de trancher, ce qui se passe en principe, sans problème ni heurts. Le cas est différent en concours de printemps, ou le champ d’action des chiens est la plaine assez rase. Dans ce cas l’interprétation est plus facile, mais ces concours ménagent également d’autres situations, même si l’action de base des chiens reste la même.