Préparer son chien pour les concours d’automne avant l’ouverture de la chasse Votre chien a maintenant une saison de chasse derrière lui. Il a acquis beaucoup de passion, mais sa sagesse à l’envol est à revoir. Qu’importe, il vous reste un bon mois avant l’ouverture de la chasse et les premiers concours sur gibier tiré. Suite à son dressage, vous n’auriez pas pensé qu’il pouvait prétendre figurer dans une épreuve de field-trial. Sa quête était restreinte, ses arrêts encore imprécis, il était vraiment sous l’influence du dressage. Votre dresseur vous avait dit qu’il avait de bons moyens, mais il fallait qu’il digère le dressage. En fait, la saison de chasse a été bonne, les compagnies de perdreaux assez nombreuses et les faisans de fin d’hiver bien volants, suite aux lâchers dominicaux. Le tout a suffi pour redonner allure et passion à votre chien, même si sa sagesse en a un peu souffert. Ces problèmes de sagesse ne vous inquiètent pas beaucoup, car vous avez volontairement lâché la bride à votre compagnon pour le libérer. La bonne prise en main que vous aviez faite l’année passée suite à son dressage vous a servi durant la saison de chasse et vous permet d’aborder de façon sereine cette préparation. En premier lieu, il s’agit de lui faire reprendre la forme, car il a quelques kilos à perdre et de la résistance à gagner. L’année passée en fin de saison, il partait pour une journée entière de chasse à une allure de croisière. Il va vous falloir le conditionner à travailler un quart d’heure et, durant ce court laps de temps, l’obliger à se livrer à fond. Deux sorties quotidiennes d’un quart d’heure suffiront durant une semaine pour lui redonner la forme et la rage de trouver. À l’intérieur de l’enclos cynégétique, non loin de chez vous vous allez pouvoir commencer la préparation de votre élève, sans tirer le gibier tant que la chasse n’est pas ouverte. Une fois la forme retrouvée, c’est le travail de l’arrêt qui importe le plus pour votre chien. Avec l’aide d’un ami, vous allez dans un premier temps disposer quelques perdreaux pour voir si rien n’est perdu en ce qui concerne la fermeté de l’arrêt. Tout comme vous pratiquiez précédemment, il vous suffira de mettre à bon vent un oiseau et d’amener le chien dans de bonnes conditions, pour qu’il puisse le bloquer. Vous vous chargerez de faire couler et surveillerez la sagesse à l’envol, puis au feu, car votre ami tirera avec le revolver d’alarme à l’envol de la perdrix. Si tout n’est pas parfait dès le début, vous pourrez passer une petite longe au cou du chien et le contenir sur son arrêt, tempérer son coulé et obliger une sagesse à l’envol. Comme votre travail après le dressage avait été appliqué, tout rentrera rapidement dans l’ordre et votre chien arrêtera, coulera et restera sage à l’envol. Une semaine supplémentaire sera nécessaire pour arriver à une totale sagesse. Seule la sagesse au feu reste à perfectionner, car, après la saison de chasse, votre chien a tendance à partir lorsqu’il entend tirer. Avec le revolver d’alarme, l’action se déroule sans problème, mais vous craignez de le voir partir lorsque vous utiliserez le fusil. Pour essayer de prévenir cette situation, vous avez repris le rapport à froid sur un pigeon et utilisez le fusil pour tirer avant d’envoyer le chien au rapport. Deux fois sur trois votre chien respecte, mais il lui arrive encore d’embarquer lorsque vous jetez l’oiseau ou au coup de feu. Entraînement pour les concours d’automne après l’ouverture de la chasse Le problème majeur : la sagesse au feu Trois cas de figure peuvent se présenter. > A - Le jour J est maintenant passé, vous allez pouvoir tirer du gibier à votre chien. Sa sagesse bien que relative a fait des progrès, mais vous attendez de le voir à l’œuvre directement sur le gibier.
Ce
que vous craigniez est arrivé, sur les deux faisans que vous lui aviez
posés, il est parti deux fois au feu et a rapporté tout fier son
oiseau, sans tenir compte de vos ordres. Votre moral est tombé bien
bas, car vous attendiez mieux que cela. Qu’importe, il fallait sans
doute en passer par là, mais il vous reste les moyens de pression du
dressage.
Après
chaque faute sur les départs au feu, vous avez dans la foulée fait un
ou deux rapports à froid, avec le faisan qui venait juste d’être tiré.
Dans ce cas, il est parti une fois et a respecté en suite, tout en
faisant un mètre ou deux la seconde fois. La partie n’est pas gagnée.
Le
lendemain, toujours avec les mêmes faisans, vous allez rééditer les
rapports à froid. Cette fois, votre chien est plus sage, mais il hésite
un peu à démarrer.
C’est
à ce moment qu’il faut être le plus vigilant, car en très peu de
temps si l’on n’y prend pas garde, le chien peut se mettre en
premier lieu à refuser le rapport et ensuite à blinker les oiseaux. Il
faut avoir la main douce pour reprendre le chien lors d’une désobéissance.
La remise en ordre doit impérativement tenir compte du degré de
sensibilité de votre élève. Dans ce domaine, il n’y a pas de méthode
ou de mesure universelle. C’est au dresseur de doser la réprimande,
qui doit toujours être faite calmement et sereinement, sans colère.
Pour
supporter ce genre de dressage, il faut bien sûr des chiens au caractère
fort, mais il faut aussi beaucoup de doigté de la part du dresseur pour
ne pas précipiter les choses.
La
seule solution lorsque l’on se trouve face à des problèmes de
timidité ou de début de blinkage, est de redonner le moral au chien en
le remettant sur le gibier ou en le faisant courir en couple, pour
qu’il ne se pose plus de question et ne pense qu’à bagarrer.
Les
coulés sur un oiseau entravé ou détaillé vont également raffermir
ses arrêts et en même temps redonner passion et moral.
Une
autre tentative doit être faite, face aux faisans. Cette fois, vous
allez essayer de jouer fin, en lâchant l’oiseau afin qu’il piète.
Le chien ne doit pas sentir l’action de dressage préméditée, mais
partir en confiance comme pour la chasse. Certains chiens trop travaillés
sur des oiseaux posés arrêtent comme des rocs si le gibier a eu un
contact avec la main de l’homme et hésitent à travailler et à arrêter
si le gibier a été lâché précédemment. Ce cas de figure est également
valable pour le rapport, où le chien refuse de prendre si le dresseur
n’a pas touché la pièce de gibier. Dans tous ces cas, il est
important de prévenir les réactions du chien et d’agir avec beaucoup
de souplesse, pour ne pas créer de blocage.
Dans
un premier temps changez de lieu de travail, puis laissez bien au chien
le temps de se détendre. Partez ensuite à la recherche de l’oiseau
que votre aide aura lâché quelques minutes plutôt. Évitez de lâcher
l’oiseau trop tôt, car une fois sur deux vous le perdrez. Choisissez
toujours un bon couvert pour cet exercice, car en quelques minutes, un
faisan peu parcourir plusieurs centaines de mètres.
Votre
chien vient de trouver la piste de l’oiseau et se dirige droit vers un
gros buisson d’épines. La partie n’est pas gagnée, car si
l’oiseau se bloque au milieu, il n’y a pas de moyen de l’en déloger.
Arrivé devant le buisson votre chien se bloque. Comble de chance
l’oiseau décolle de l’autre côté. Votre élève est bloqué par
la végétation et respecte l’envol et le feu. Vous le caressez
longuement et l’envoyez au rapport. Le faisan n’est que blessé,
votre chien bagarre un peu et le rapporte. Vous
avez gagné la partie !
Avec
les oiseaux blessés, il faut être très prudent, car certains chiens
timides hésitent à s’en saisir. D’autre part, l’oiseau peut se défendre
et piquer ou griffer le chien face à lui. Ces conditions sont toujours
délicates. Dans un premier temps, il est préférable de bien tuer avec
un sujet don le dressage n’est pas encore très bien réglé.
Vous
pouvez être satisfait des circonstances, elles vous ont été
favorables. Toutefois vous hésitez à faire exécuter à votre élève
un rapport à froid. Pour tenter cela, il faut impérativement être sûr
de son chien ce qui n’est pas le cas. Vous sortez d’une victoire, ne
risquez pas un refus de rapport. Mieux vaut attendre une journée et
laisser le chien sur une action bien menée, sans remise en ordre.
Le
lendemain, vous tenterez un rapport à froid, toujours avec l’aide
d’un ami qui tirera lorsque vous jetterez l’oiseau devant. Votre
chien hésite à partir, mais reste assis. il attend votre ordre. Cette
fois il a bien chargé et revient fièrement avec le faisan.
Vous
pouvez être satisfait et bien le caresser, car il vient de passer une
étape du dressage, qui lui ouvre la porte des concours de travail. Bien
sûr, rien n’est encore parfaitement acquis et les rechutes risquent
de se présenter à tout moment, mais cette fois vous aurez un moyen de
pression. Votre chien a compris ce que vous attendiez de lui.
B - Nous pourrions en rester là, mais cette situation vous semble sans doute trop idyllique pour être réaliste et vous ne reconnaissez pas votre cas de figure dans ce descriptif.
Actuellement
vous vous trouvez face à un semblant de blocage de la part de votre
chien, pourtant il ne vous semble pas avoir commis de faute majeure et
vous ne savez plus comment sortir de cette impasse.
Si
votre chien commence à hésiter face aux faisans, arrêtez tout de
suite le travail sur ce gibier et revenez sur les pigeons de son
dressage. Pour cela, il faudra reprendre la cage d’envol et travailler
les sagesses à l’envol et au feu, en laissant traîner dans un
premier temps une longe au cou de l’élève, puis rapidement exiger
une sagesse sur l’envol et le feu, lorsque vous tirez l’oiseau. En
cas de blinkage notoire, n’hésitez pas à laisser partir votre élève
sous l’aile pour le débloquer et mieux le reprendre ensuite.
Ce
travail à la boîte d’envol sera couplé avec des séances de rapport
à froid, toujours sur pigeon.
Lorsque
vous aurez obtenu une bonne sagesse avec le pigeon, placez en alternance
dans un premier temps dans la boîte d’envol un pigeon et un perdreau.
Si votre chien hésite, appuyez-le et insistez, pour qu’il rapporte
l’oiseau, dont il aura respecté l’envol et le feu. Cette transition
donne en général d’excellents résultats et, lorsqu’elle est
parfaitement exécutée, permet de laisser la boîte, pour poser une
perdrix endormie devant le chien. Parallèlement travaillez les rapports
à froid sur perdreau, en faisant respecter le coup de feu chaque fois.
Dans
ce cas, procédez toujours selon la même chronologie, sans brusquer les
étapes et risquer un blocage supplémentaire. Lorsqu’il aura travaillé
correctement plusieurs perdreaux, vous pourrez mettre devant votre chien
une petite poule faisane. Si cette transition se passe correctement,
vous pourrez ensuite travailler le rapport à froid, puis envisager de
revenir sur des coqs faisans. Dans le cas contraire, alternez de nouveau
avec des perdreaux.
Lorsque
la partie sera gagnée, laissez votre chien trois ou quatre jours au
chenil sans lui remettre d’oiseau devant. Devant une impasse comme après
un exercice réussi, une période d’interruption dans le travail est
souvent très bénéfique. Elle permet au chien de se remémorer ses
actions et de les fixer. Ce n’est pas un remède miracle, mais il est
très souvent efficace.
C - Vous ne reconnaissez pas votre chien dans les deux descriptions précédentes. Le vôtre n’est pas timide et ne blinke pas, mais part chaque fois au feu, sans que les remises en ordre que vous lui infligiez ne servent à quelque chose. S’il a décidé de partir, il partira. La longe est bien sûr utile lorsqu’il l’a encore au cou, mais il a très bien fait la différence dès qu’il en est libéré.
Cette
situation vous “mine le moral” et vous êtes dans l’impasse. La
chasse l’a rendu trop passionné, surtout que vous avez été
passablement laxiste en fin de saison.
Bien
sûr, vos amis vous ont parlé du collier électrique, mais vous ne
savez pas comment l’utiliser. Est-ce que le remède ne sera pas pire
que le mal ?
En
premier lieu, rejetez l’idée d’utiliser un collier électrique pour
résoudre votre problème. Il est toujours difficile de corriger sévèrement
sur le gibier. Bien sûr certains professionnels ont obtenu des résultats
en déclenchant le collier, lorsque le chien part au rapport avant
l’ordre, mais il faut bien connaître son collier de dressage et
l’avoir parfaitement étalonné sur le chien. Encore une fois je ne
conseille pas cette solution à l’amateur. Quelle
solution reste-t-il ? Les
anciens utilisaient le lance-pierres et la grenaille, ce qui donnait de
bons résultats, mais depuis quelques années beaucoup de dresseurs se
sont mis à utiliser la petite cartouche. Cette
solution, aussi barbare qu’elle puisse paraître, a le mérite de donner
l’impression au chien qu’il se punit lui même en commettant une
faute. D’autre
part, si le chien n’a jamais fait le rapprochement entre la grenaille
qui sort du canon du fusil, pour aller faucher en plein vol le gibier qui
décolle, il le fera obligatoirement et à demeure, entre la détonation
et la sensation de douleur piquante qu’il éprouve lorsqu’il désobéit.
C’est cette sensation physique de douleur qui très vite va le dissuader
de partir au feu. Dans la plupart des cas, l’élève s’assied
lorsqu’il entend la détonation, comme pour prévenir ce qui risquerait
d’arriver s’il bougeait. En
premier lieu, il est bon d’énoncer clairement ce qu’est la petite
cartouche et quelle est la bonne façon de l’utiliser. Cette
méthode, aussi vieille que le dressage lui-même, n’a jamais fait
couler beaucoup d’encre, car le peu de personnes qui l’ont pratiquée
se sont toujours bien gardées de la divulguer. L’action vis-à-vis du
commun des possesseurs de chiens peut sembler peu recommandable. Il faut
reconnaître que, dans ce domaine comme dans d’autres, trop de personnes
parlent de choses qu’elles ne connaissent pas et ont fait un mythe
d’une pratique, naguère courante. Par
ailleurs, il me paraît essentiel de dire que beaucoup trop d’apprentis
dresseurs utilisent en toute impunité des colliers électriques sans
mesurer l’importance de leur action. Il est certain qu’il est plus
facile d’appuyer sur un bouton pour envoyer une décharge électrique
que de mettre son chien en joue et d’appuyer sur la détente.
L’utilisation d’un collier de dressage pose moins de cas de
conscience, vu la façon sereine dont la plupart des utilisateurs
l’emploient, mais elle peut souvent causer, par ignorance et incompétence,
des dommages irrémédiables. La
petite cartouche ne doit être employée que sur des chiens très passionnés,
n’ayant aucune crainte au coup de feu. Cette action est souvent
entreprise pour obliger une sagesse au feu, lorsque tous les autres remèdes
ont échoué. Le collier électrique qui ne serait pas employé à bon
escient aurait plus souvent pour conséquence de faire blinker les sujets
les plus solides. Si
la plupart des chiens ayant déjà chassé respectent l’envol du gibier,
il est très difficile de leur faire respecter le feu, car à ce moment-là
ils partent pour le rapport. Ce qui peut être une cause de déclassement
en field-trial si le gibier tombe, est une cause d’élimination s’il
est manqué, car le chien poursuit sur sa lancée. Lors de l’entraînement
pour la préparation à ces épreuves, la petite cartouche peut être
utilisée, mais dans des conditions très précises et suivant un principe
bien établi. La
première des conditions est de n’utiliser qu’un fusil dont le calibre
ne vous sert pas à la chasse et ne peut-être confondu avec d’autres
armes dont vous utilisez les cartouches pour cette activité. Le calibre
16 peut alors remplir cette fonction, car le 12 et le 20 sont plus
couramment employés à la chasse. Il
faut ensuite se munir de cartouches à bourres grasses, car les bourres à
jupes risqueraient de blesser le chien à courte distance. Ces cartouches
doivent avoir des douilles transparentes, afin de bien visualiser leur
contenu. Vidées de toute leur charge de plomb, elles doivent être
remplies, soit de graines de vesce, soit de grains de riz, puis resserties
de façon manuelle. De cette façon il vous sera impossible de les
confondre avec d’autres, ce qui évitera toute éventualité
d’accident. Leur poids très léger vous aidera également à les différencier. Vous
utiliserez ou ferez utiliser ces cartouches au départ du chien qui sera
simultané au coup de feu après l’envol du gibier, ou au jet de la pièce
lorsque vous travaillerez le rapport à froid. Vous pourrez de la sorte
tirer dans les fesses de votre élève entre 5 et 10 mètres. Au-delà de
cette distance, ces cartouches sont parfaitement inefficaces. Les grains
de riz ou de vesce venant lui cingler les fesses, le chien sera contraint
de s’arrêter et de s’asseoir. Face à votre chien, dans cette
situation, vous devrez faire l’étonné et le caresser lorsqu’il
reviendra. Il est essentiel de ne jamais le gronder, afin qu’il ne
devine pas que c’est vous qui lui administrez la punition. De
façon pratique, si l’on veut prévenir tout blocage du chien face au
gibier, il est important d’éviter dans un premier temps d’utiliser
cette méthode sur l’arrêt du chien. Il est préférable de
l’employer lors du rapport à froid. Dans
ces conditions, le chien reste toujours à portée du dresseur et peut être
repris sans beaucoup de peine. D’autre part, il ne peut pas faire le
rapprochement avec le gibier qui prend son envol, ce qui lui évite toute
confusion. Il
est rare qu’au bout de deux ou trois séances de deux cartouches, à une
journée d’intervalle, votre chien ne soit pas sage au feu. Aussi
barbare qu’elle puisse paraître, cette méthode administrée justement
est parfaitement inoffensive et se révèle à court terme un remède très
efficace. Elle cause moins de dommages que l’utilisation de colliers électriques
laissés dans des mains inexpérimentées et présente l’avantage d’être
durable. La
finition de l’entraînement pour les concours d’automne Durant
deux semaines, sur les quatre qui vous séparaient du premier concours,
vous avez pu résoudre vos problèmes de dressage et de sagesse sur le
gibier. Votre chien s’est malgré tout soumis à ces nouvelles
contraintes, mais sa quête est désordonnée et il manque
d’application. Plutôt
que de l’abreuver de gibier, il va maintenant falloir chercher à le
maintenir devant vous, autant que faire se peut face au vent et avec une
quête la plus régulière possible. Il
est bien évident que les concours d’automne ne requièrent pas la même
régularité dans la quête que ceux de printemps. Le chien doit composer
avec la topographie du terrain et le vent qui n’est pas toujours bien
fixé, surtout lorsque la quête se déroule sous bois. C’est
avant tout l’efficacité de votre élève qu’il va falloir, soit développer,
soit mettre en évidence, afin qu’il se distingue parmi les autres
concurrents du concours. En field-trial d’automne sur gibier tiré, 95 %
des épreuves se déroulent sur gibier lâché le matin même de l’épreuve.
Lorsque le chien passe en premier dans sa batterie, il a plus de chance de
rencontrer des oiseaux que celui qui occupe la dixième position. Non pas
qu’il n’y ait pas assez d’oiseaux lâchés pour tous les
concurrents, mais ceux-ci risquent d’avoir bougé, dans un biotope qui
n’est pas toujours très accueillant pour eux. En
règle générale, les juges donnent toujours une chance de rencontre aux
chiens brillants qui n’ont pu être mis en présence, mais il est
toujours préférable d’avoir cette occasion durant le quart d’heure
imparti. Sur
les concours, se sont souvent les mêmes chiens qui rencontrent les
oiseaux, quelle que soit leur place dans la batterie et les parcours sans
occasion s’adressent également fréquemment aux mêmes sujets. Dans ce
domaine, comme dans beaucoup d’autres, je reste persuadé qu’il n’y
a pas de hasard. Si un chien trouve régulièrement un ou plusieurs
oiseaux durant son parcours, c’est qu’il peut être considéré comme
un bon chien de chasse. La
qualité première du chien de chasse est de trouver des oiseaux, puis, le
dressage aidant, de les mettre dans de bonnes conditions de tir pour le maître.
En concours de travail, la logique est la même, voire encore plus
excessive, car le chien n’a qu’un quart d’heure pour prouver son
efficacité et ses qualités de dressage. C’est
donc un chien parfaitement requérant, avec beaucoup d’initiative, mais
restant toujours au contact, qu’il vous faudra présenter pour prétendre
être classé et – pourquoi pas ? – gagner. En
utilisant du gibier bien volant sur un terrain assez vaste et au biotope dégagé,
vous pourrez demander à votre chien de prendre plus de terrain et ainsi
d’étendre le rayon de ses recherches. Toujours avec l’aide d’un ami
tireur qui aura préalablement posé un oiseau, vous envisagerez un
nouveau stratagème, qui permettra à votre élève, en plus de travailler
sa sagesse, de prendre plus d’initiatives. Jusqu’à
l’arrêt de la pièce de gibier posée, le parcours se déroulera de la
même façon que précédemment. Après le coulé et l’envol de
l’oiseau, votre ami tirera volontairement à côté de la pièce de
gibier qui ira se poser à plusieurs centaines de mètres de son point de
départ. Durant ce temps, vous devez surveiller la parfaite sagesse à
l’envol et au feu de votre chien, car celui-ci devra ensuite être
repris en laisse pour être relancé. Ce cas de figure est fréquent en
field-trial, où les tireurs ne sont pas forcément tous très adroits et
où votre chien devra à la suite de cette action ne pas bouger, pour
ensuite effectuer un rapport à froid. Vous
saisissez maintenant tout l’intérêt de cette mascarade, car le chien
devra impérativement être préparé à cette éventualité à laquelle
il sera forcément confronté. La
sagesse exécutée, ou rattrapée à temps en remettant le chien au down,
vous le relancerez, après avoir reculé de quelques mètres, comme vous
le faisiez lors de la prise en main. Cette
fois votre chien va être plus dur à contenir, car il a vu l’oiseau se
remiser et n’a qu’une hâte, monter tout droit dans sa direction. Il
vous faudra alors le guider, pour éviter qu’il ne pointe trop en avant
et étendre suffisamment sa quête sur les côtés. L’idéal serait
qu’il n’ait pas pu voir le point de pose et dans ce cas développe une
quête très active, mais pas obligatoirement en pointe. La végétation
ou la topographie du terrain aident souvent en cela. Arrivé
dans le périmètre de remise de l’oiseau, vous calmerez votre élève,
pour qu’il travaille de façon rigoureuse et non trop désordonnée.
L’oiseau arrêté de nouveau, avec un travail souvent bien supérieur à
celui exécuté en premier lieu lorsqu’il était posé, vous essayerez
une fois encore, s’il est assez volant, de renouveler l’action. Votre
chien apprendra de la sorte à se contenir, face à un oiseau qui file
devant lui et qui est manqué. Cela lui donnera de nouveau l’occasion
d’étendre sa quête pour le retrouver et enfin, si la possibilité en
est donnée, de le rapporter s’il a pu être tué sur son troisième arrêt. Cette
méthode donne rapidement des ailes au chien, mais il vous faudra par
contre être assez incisif et directif, pour le contenir dans un périmètre
raisonnable pour sa race. Amener
son chien dans de bonnes conditions le jour de l’épreuve Le
travail de la quête et la mise en couple avec un autre chien contribuent
à entretenir le moral de votre élève. Ces exercices qui le libèrent
lui permettent d’oublier les contraintes du dressage. Par contre, une
semaine avant votre départ pour plusieurs jours de concours, il sera nécessaire
d’habituer votre chien à rester dans la caisse de votre véhicule. Cela
peut sembler anodin, mais certains chiens vivent très mal cet isolement
avant de comprendre qu’il signifie pour eux, sorties sur le terrain et
parties de chasse. Tous
les hôtels n’acceptent pas les animaux dans les chambres et le confort
de la caisse est souvent bien préférable au partage de la chambre avec
le maître. Cet avis n’est pas forcément partagé et certains propriétaires
considèrent comme indispensable la cohabitation avec leur chien la veille
d’une épreuve. Il
est certain que seul un amateur peut tenir ce raisonnement, car il est
difficilement pensable de voir un dresseur débarquer dans sa chambre
d’hôtel avec la quinzaine de chiens qu’il a dans son camion. Tout
cela n’est qu’une question d’habitude de la part de votre compagnon.
L’important est que le maître et le chien abordent de façon sereine et
détendue l’épreuve, pour espérer obtenir un résultat. Après
les concours solo les concours en couple
/ L’entraînement spécifique à ces épreuves Avant
la modification des règlements, un chien britannique n’avait
l’obligation de concourir en couple qu’une fois qu’il avait obtenu
le nombre de CACT suffisant pour prétendre au championnat de travail, ou
qu’il avait dépassé l’âge de cinq ans. Maintenant un seul CACT est
requis chez les britanniques pour les mâles et une réserve pour les
femelles pour obtenir un championnat de travail. L’âge maximal pour
courir en solo est maintenant réduit à quatre ans. D’où
l’importance de préparer rapidement votre élève pour ce type d’épreuves.
Par contre, rien n’est changé chez les continentaux qui n’ont
toujours pas besoin de concourir en couple pour leur championnat
d’automne. Seul le championnat de travail requière l’obtention de récompenses
dans cette discipline. En
fait, rien ne s’oppose à ce qu’un chien concourt en couple avant et
durant la période où il est présenté en solo, si ses qualités le lui
permettent. Par mesure de prudence et pour ne pas mélanger les genres,
les dresseurs optent souvent pour la première solution, car les problèmes
des concours solo sont suffisants, sans y adjoindre la contrainte de la
promiscuité d’un autre chien et d’un autre conducteur. Cette
solution se défend parfaitement, surtout si l’élève n’a pas de prédispositions
particulières à patronner naturellement. Par contre, car rien n’est
simple en matière de dressage, le chien qui n’a couru qu’en solo et
que l’on oblige à patronner par la suite, risque fort de mal digérer
cette soumission et de “galérer” durant une saison. Le cas le plus fréquemment
rencontré dans cette éventualité est celui du chien qui se laisse
continuellement dominer et qui ne cherche plus que le patron, à tel point
qu’il m’a été donné de voir un chien prendre un point et se
retourner en quittant son arrêt, pour patronner son concurrent qui était
déjà à patron derrière lui. À la lecture de ces quelques lignes, vous
vous rendez compte de toute l’ambiguïté de la situation et devinez
facilement la difficulté qu’il peut y avoir à sortir l’élève de
cette impasse. Alors,
quelle est la solution, me direz-vous ? Je
pense qu’il n’est pas inutile durant l’entraînement de faire courir
les jeunes chiens en couple, pour leur redonner le moral après certaines
périodes contraignantes de dressage, mais aussi pour les apprendre à
bagarrer avec un autre chien. Même si cela se passe mal en bout de
parcours, le jeune chien garde ou apprend à avoir la hargne de lutter
pour rencontrer les oiseaux avant son concurrent. Cette
accoutumance à la pratique du couple risque de causer moins de
traumatisme chez un sujet sensible, que s’il est confronté directement
avec le problème de façon dure et unique. D’autre part, il reste
toujours l’espoir de voir un jour le chien patronner de façon
naturelle, ce qui simplifie grandement les choses, non pas en matière de
dressage car il va falloir être aussi rigoureux sur l’action, mais sur
le principe qu’il ne sera pas nécessaire de l’inculquer à l’élève. Si
le patron est un passage obligatoire et indispensable pour la pratique du
couple, ce n’est pas la seule chose à régler pour espérer avoir un
chien qui se comporte honorablement dans ce type d’épreuve. Mais comme
à chaque étape suffit sa peine, nous allons envisager tous les cas de
figure devant cette action, avant d’appréhender le reste de la préparation. Comment
travailler le patron Le
patron est l’action qui consiste, pour un chien d’arrêt, à respecter
spontanément à vue, l’arrêt d’un autre chien. Aussi spectaculaire
que puisse paraître cette action, elle n’en demeure pas moins
indispensable, dans la mesure où vous chassez avec deux chiens, ou en
compagnie d’autres chasseurs possédant également des chiens d’arrêt.
Si ce réflexe est inné chez la plupart des chiens de race britannique,
il est souvent plus difficile à faire acquérir aux chiens de race
continentale.. Si
ceux n’ont pas ce réflexe spontané et très spectaculaire à plusieurs
centaines de mètres en plaine, il est rare qu’ils viennent systématiquement
voler le point des autres chiens. Le plus souvent, ils se contentent de
respecter l’arrêt derrière leurs concurrents ou compagnons de chasse,
dans une pose intermédiaire entre l’arrêt et le patron. Même exécutée
de cette façon, cette action remplit parfaitement son rôle, sans arriver
bien sûr au purisme exigé chez les chiens britanniques. Ce qui est le
plus important, c’est de ne pas gêner le chien qui a pris l’arrêt en
premier lieu. En chasse pratique, cette action est utile et suffisante.
Bien sûr, certains chiens continentaux peuvent montrer des patrons
spectaculaires, pris à des distances égales à celles des meilleurs
chiens britanniques. Sauf exception, cela est souvent le fruit de métissages
pratiqués en amont du sujet. Les producteurs qui ont pratiqué ces unions
ne sont pas plus à blâmer que les règlements des concours qui les y ont
incité. L’obligation d’un patron spontané à vue en quête de chasse
en couple, chez les chiens continentaux, en a sûrement été le détonateur. Chez
la plupart des chiens britanniques, ce réflexe est inné et il faut peu
de travail pour le parfaire. Il suffit uniquement de s’attacher les
services d’un vieux chien bien routiné et très ferme d’arrêt. La
notion de fermeté est très importante, car, si le chien arrêteur bouge
quelque peu, il incitera le patronneur à marcher et à remonter vers
l’arrêt. Pour pouvoir prendre un bon patron, votre élève devra
pouvoir voir très distinctement l’autre chien à l’arrêt. Il ne
devra être masqué ni par la végétation ni par le conducteur du chien
arrêteur. C’est ainsi qu’en field-trial en couple, le conducteur du
chien qui a arrêté stoppe sa course vers son chien pour aller le servir,
afin que le concurrent puisse distinguer sans aucune gêne l’autre chien
à l’arrêt. Le
conducteur du premier chien attendra également que son collègue soit à
la hauteur du patronneur pour aller servir le sien. Cet exercice de style
est entouré de moins de précautions en chasse pratique. Plus le chien
que vous aurez comme moniteur sera ferme d’arrêt, plus le patronneur le
respectera. Au bout de quelques leçons, votre chien attendra votre venue
à sa hauteur, il pourra même, selon les cas, vous chercher du regard. Chaque
médaille a son revers et il ne faut pas trop abuser du travail au patron,
au risque d’avoir un chien au caractère soumis. Chasser avec deux
chiens recherchant le patron est souvent un enfer, car ils s’observent
plus qu’ils ne chassent et se patronnent mutuellement assez fréquemment.
Cette action est appelée le patron miroir ou l’arrêt miroir. De
la même façon, il ne faudra pas trop travailler le patron d’un jeune
chien qui présente des prédispositions dans ce domaine. Chaque leçon au
patron devra pouvoir être ponctuée par un travail à l’arrêt, afin de
ne pas trop imprégner l’élève et lui conserver l’envie de trouver
le gibier à son propre compte. Cette notion de "dominé" et de
"dominant" s’estompe assez vite au bout d’une saison de
chasse, car la passion reprend rapidement le dessus, mais il faut
toutefois y prendre garde. Par
contre, lorsque votre chien ne présente aucune prédisposition pour le
patron, il faudra le lui inculquer. En vous aidant d’un chien bien arrêteur,
que vous disposerez derrière une pièce de gibier de façon bien visible
en plaine, vous conduirez votre élève en laisse, en lui montrant du
doigt, le chien à l’arrêt devant lui. Au début, s’il ne comprend
pas, il est bon de l’amener à côté du chien à l’arrêt, pour lui
faire prendre l’émanation et le reculer ensuite à la place où il
aurait dû patronner. À ce moment, il est souhaitable qu’un aide fasse
couler un peu le premier chien, afin que votre élève comprenne et se
tende sur son patron. Une
fois l’action du patron découverte par votre élève, celui-ci ne devra
pas se douter de la préparation de la future leçon. Il devra rester dans
la caisse de votre véhicule, le temps que votre premier chien se mette à
l’arrêt. La
découverte de son compagnon à l’arrêt doit être pour lui une
surprise. Le passage d’une haie, ou le derrière d’une têtière en
plaine, seront excellents à cet effet. Si votre élève ne respecte pas
immédiatement l’arrêt de l’autre chien, il vous sera possible de le
bloquer à la voix ou au sifflet. De la même façon, votre aide, qui se
trouvera à mi-distance entre le chien à l’arrêt et votre élève,
aura également cette possibilité. Tout ce dressage demande le plus grand
tact, il ne faut en aucun cas hausser le ton, ni réprimander l’élève
sous peine de le faire blinker. S’il avance trop sur le premier chien,
il vous faudra gentiment le reprendre et le ramener à la place où il
aurait dû patronner. L’objectif est de créer le réflexe qui
conditionne le patron. Si,
toutefois, cela n’était pas possible, il est toujours envisageable de
coucher le chien au down ou de l’arrêter à l’assis, mais cela
n’aura jamais la même qualité qu’un patron spontané et naturel. En
chasse pratique, cette solution peut être envisageable, mais en field
elle est évidemment à rejeter, car seul le patron spontané est
acceptable. Devant
ce cas de figure, beaucoup pourraient se décourager, mais il reste encore
une ultime solution qui jusqu’à présent a toujours donné
d’excellents résultats : il s’agit de l’utilisation d’un
leurre. Plutôt que de s’enfermer dans une situation sans issue, il est
préférable de conditionner rapidement l’élève à ce principe, qui
peut être utilisé par tous sans difficulté particulière. Le
leurre au secours du patron Si
le loisir ne vous est pas donné de pouvoir utiliser les services d’un
chien expérimenté et très ferme d’arrêt, ainsi que ceux d’un aide,
il faudra faire seul pour travailler votre élève au patron. À cette
situation qui semble très ardue, les Anglo-Saxons ont trouvé une
solution et l’emploient avec succès depuis de nombreuses années. Il
s’agit de l’utilisation d’un leurre en bois, imitant parfaitement la
silhouette d’un chien et de taille égale à celui-là. Cette silhouette
est souvent peinte de couleurs différentes d’un côté et de l’autre,
afin d’habituer le chien à respecter les concurrents de diverses races.
Elle est actionnée soit par télécommande, soit à l’aide d’un
cordeau. Placé
sur un socle qu’il sera possible d’amarrer au sol, votre leurre
pivotera à sa base sur un axe, afin de pouvoir être totalement dissimulé
à plat dans la végétation ou relevé en position haute. C’est un fort
ressort de renvoi de porte, qui permettra de remettre la figurine en
position debout sur le socle. Ce ressort sera actionné par un crochet de
déclenchement, commandé soit électriquement par une télécommande,
soit mécaniquement par un cordeau. Le
mécanisme parfaitement rôdé, il vous suffira de le mettre en pratique
sur le terrain. Il devra être couplé à une boîte d’envol, garnie
d’un oiseau. Le pigeon fait parfaitement l’affaire dans ce cas. L’utilisation
de ce principe s’adresse bien sûr à des chiens bien mis aux ordres et
respectant parfaitement l’envol et le feu, ce qui correspond à votre élève
qui possède déjà une récompense en solo et que vous envisagez de présenter
en couple. Une
fois le terrain choisi, avec assez de végétation pour dissimuler le
leurre couché, mais pas trop pour ne pas le masquer à la vue du chien
une fois redressé, vous pourrez disposer votre installation, le nez du
leurre bien face au vent, avec la boîte d’envol quelques mètres
devant. À ce sujet, il est important de ne pas oublier qu’un chien a
une vision différente de la nôtre, du fait de sa faible taille. Il
n’est pas inutile de s’assurer de la bonne mise en évidence de la
figurine en se mettant à genoux. Le blé de printemps, quand il fait une
quinzaine de centimètres, est le terrain idéal pour cet exercice. Après
avoir tendu votre boîte d’envol et votre leurre, dont le cordeau, si
cordeau il y a, aura été repéré par une petite branche fichée dans le
sol, vous pourrez lancer en amont votre chien pour deux ou trois lacets à
bon vent. Votre élève doit être bien à plat et ne pas trop ouvrir. Il
est parfois préférable de l’avoir fait courir au préalable, afin
qu’il soit plus réceptif à la leçon. Quand
vous arriverez à une trentaine de mètres de votre installation, envoyez
votre chien dans un lacet bien à gauche. Pendant ce temps, vous vous
dirigerez sur la droite afin de vous saisir du cordeau et de déclencher
le leurre. Bouclant son lacet, votre élève découvrira ce qui pour lui
est un chien dont il n’avait pas décelé la présence préalablement.
La surprise l’obligera à monter sur cette forme. À ce moment, vous
devrez l’appuyer soit à la voix, soit au sifflet, afin de l’obliger
à se bloquer, ou à ralentir. Quand il fixera bien le leurre à bonne
distance, vous déclencherez la boîte d’envol, qui libérera le pigeon
et l’obligera à respecter le départ de l’oiseau. Afin
de rendre cet exercice crédible aux yeux du chien, lors des deux premières
leçons, il est important de le rattacher rapidement et de le remettre
dans la caisse de votre véhicule. De la même façon, il est impératif
de changer à chaque leçon de lieu d’exercice, pour que votre élève
ne se doute pas de votre préparation. Au
bout de trois ou quatre leçons, votre chien commencera à couler pour
remonter sur le leurre et se bloquera au départ de l’oiseau. Pour ne
pas laisser à votre élève uniquement la soumission du patron à
l’esprit, lorsque le réflexe commencera à être acquis, il sera
important de disposer une autre boîte d’envol, munie d’un oiseau,
pour faire arrêter votre chien en fin de leçon. Vous pourrez le
relancer, pendant qu’un aide replaquera au sol le leurre, pour qu’il
ne perturbe pas le reste du parcours. Bien
sûr, cette méthode ne se suffit pas à elle-même, elle appelle au bout
de quelques leçons, lorsque le réflexe commence à être compris, les
services d’un autre chien, parfaitement sage et ferme d’arrêt, pour
mettre en application une pratique jusque-là artificielle. En principe
l’obtention de ce réflexe par cette méthode est très rapide et assez
étonnant, quand tout est mené de façon parfaitement simple et
chronologique. Si,
toutefois, vous n’arriviez pas à bloquer votre chien en déclenchant le
départ de l’oiseau, c’est qu’il n’est pas suffisamment sage à
l’envol ou au feu, car vous pouvez aussi utiliser ce moyen pour
l’immobiliser. Il vous faudra donc retravailler ces phases de dressage. Une
autre solution peut se révéler efficace : le déclenchement à vue
du leurre, lorsque votre chien reviendra de son lacet, ce qui aura pour
effet de le surprendre et vous permettra de mieux le bloquer. Ce cas de
figure ne peut bien sûr être utilisé qu’une ou deux fois. Trop
artificiel votre chien aurait en effet tôt fait de découvrir la
supercherie. L’ultime
phase de travail avec le leurre consistera à faire courir deux chiens en
couple. Le premier devra être parfaitement aguerri au patron sur leurre,
le second sera votre élève. Pour ce faire, vous lancerez en premier le
chien routiné en direction du leurre, qu’il patronnera spontanément,
puis votre élève arrivera et découvrira son compagnon de couple au
patron sur la forme. De ce fait il patronnera le leurre en premier, mais
par la même occasion l’autre chien. C’est ce moment que vous
choisirez pour libérer l’oiseau de la cage d’envol. Au
bout de quelques leçons, vous n’aurez plus besoin d’utiliser le
leurre, car vous pourrez faire arrêter directement le premier chien sur
la boîte d’envol. Afin
que celui-ci arrête en premier la boite, ce qui n’est pas évident en
couple, vous prendrez soin de le lâcher seul, pour qu’il en découvre
l’emplacement et de cette façon puisse monter directement sur elle.
Votre élève ignorant cette préparation, devra bien sûr se contenter de
patronner. Afin de donner plus de vérité à l’action, lorsque vous déclencherez
la boite, vous demanderez à un aide de tirer le pigeon qui s’envolera
et pourrez faire rapporter votre élève, qui de la sorte comprendra
totalement le mécanisme du patron. L’intérêt
de faire patronner un autre chien sur le leurre, avant votre élève, évite
que se dernier ne soit trop dominé par ses futurs compagnons de couple,
lorsqu’il devra mettre en pratique cet acquis sur les parcours de
field-trial. Apprendre un chien à patronner revient trop souvent la première
année à le contraindre de se laisser dominer par son concurrent. Cette méthode
semble pouvoir le libérer en partie de cette inhibition. Les
avantages et les inconvénients de cette méthode sont notoires et il
convient de les citer. L’avantage
majeur de ce principe, est de pouvoir être exécuté pratiquement seul,
sans aide extérieure. D’autre part, il assure un “arrêt” d’une
immobilité parfaite, par le leurre et un départ de l’oiseau commandé
à discrétion. Le fait de n’avoir à s’occuper que d’un seul chien
est primordial, pour la parfaite exécution de l’exercice. L’inconvénient
le plus important, est le côté artificiel de cette méthode, qu’il
faut cacher au chien pour éviter un éventuel blinkage. L’exécution de
cet exercice doit être menée dans le plus grand calme par le dresseur.
Il est donc utile de l’appréhender avec un chien le mieux dressé
possible. La mise en présence d’un autre chien doit aussi alterner avec
les séances de leurre, c’est ici que le doigté du dresseur prendra
toute son importance. Le
réflexe du patron acquis, il ne restera plus qu’à le mettre en
pratique avec des chiens de races différentes, pour que votre élève
n’ait pas de problème avec les différents concurrents qu’il risquera
de rencontrer en couple. Même
s’il est essentiel, le patron ne suffit pas pour prétendre pouvoir
concourir en couple avec l’espoir de gagner. Il faudra bien sûr que
votre chien supporte son concurrent sans le jalouser, ce qui est une cause
d’élimination et sans le talonner ce qui aussi pourrait vous faire
prendre la porte. Un
parcours en couple se doit d’être équilibré, c’est-à-dire compter
deux chiens possédant à peu de différence près la même entreprise,
avec deux conducteurs au coude à coude. Une
épreuve en couple ne doit pas ressembler à deux solo séparés, mais à
un parcours commun mené par deux chiens qui barrent régulièrement. Le
couple d’automne Lorsque
vous aurez résolu tous les problèmes que votre élève risquera de
rencontrer avec ses concurrents, ce sera à vous d’apprendre à guider
votre chien en compagnie d’un autre conducteur. Si en solo l’emploie
du sifflet n’est pas recommandé, il l’est encore moins en couple, car
si vous ne faites pas tourner votre chien, vous arriverez parfaitement à
faire tourner celui de l’autre conducteur. Dans ce cas, le couple risque
de poser quelques problèmes de promiscuité immédiate, que le juge se
chargera de mettre en ordre rapidement en ordonnant aux conducteurs de ne
pas se servir de leur sifflet. Dans le cas contraire et devant une récidive
des conducteurs, le juge pourrait les éliminer. Rien n’est donc simple en couple, surtout en concours d’automne, où les chiens du fait de la végétation risquent souvent de ne pas apercevoir leur concurrent à l’arrêt. Dans ce cas c’est au juge de trancher, ce qui se passe en principe, sans problème ni heurts. Le cas est différent en concours de printemps, ou le champ d’action des chiens est la plaine assez rase. Dans ce cas l’interprétation est plus facile, mais ces concours ménagent également d’autres situations, même si l’action de base des chiens reste la même. |