COMMENT
RÉSOUDRE 10 PROBLÈMES PRATIQUES DE DRESSAGE
Le
rappel reste le point essentiel de désobéissance chez les chiens qui
reviennent du dressage et qui n’ont pas été assez préparés par leur
maître. Lorsqu’il a été un peu délaissé après son dressage, le
chien oublie rapidement les bons réflexes acquis auprès de son dresseur.
À l’inverse, il se rappelle très rapidement de ses désobéissances
passées. Rien
n’est irrémédiable. Il faut en premier lieu remettre votre chien aux
ordres dans un lieu clos, comme une cour ou un jardin. S’il refuse
d’obéir reprenez la longe et obligez-le à revenir par des coups secs,
couplés par des ”aux pieds” assez secs, ou par deux coups de sifflet
brefs. Arrivé à vous, n’oubliez pas de caresser et de récompenser.
Lorsque l’exercice est compris à la longe, laissez une laisse pendre à
son cou et continuez le rappel en lieu clos. Ce
n’est que lorsque cet exercice sera parfaitement exécuté de façon
rapide dans votre jardin, que vous pourrez penser à l’entreprendre en
milieu ouvert dans la campagne. N’hésitez pas à remettre la longe à
votre compagnon, pour lui éviter toute idée de désobéissance. Très
rapidement ensuite, vous ne lui laisserez plus que la laisse, pour arriver
à un rappel correct en totale liberté. Le
conseil utile : Avant chaque exercice, laissez votre chien se détendre
en toute liberté, durant cinq à dix minutes, sans rien exiger de lui.
Après cette mini-détente, il sera beaucoup plus réceptif. Mon chien me sort de la main La
notion de sortie de main est très subjective, car elle ne caractérise
pas uniquement les sujets qui partent chasser seuls à perte de vue, sans
se soucier du chasseur qui les accompagne. Un
chien peut très bien être hors de la main de son conducteur à 10 mètres
de lui. La sortie de main signifie que le conducteur n’a plus aucune maîtrise
de son chien et que celui-ci fait totalement la sourde oreille. Il chasse
seul et ne prête plus aucune attention aux ordres qui lui sont donnés. Le
rappel est certainement la base de tout dans ce domaine, car si le chien
recommence à répondre au rappel, il sera plus attentionné et finira par
écouter son maître. Si
la sortie de main se produit au moment de la rencontre avec le gibier,
c’est cette phase de dressage qu’il faudra particulièrement
travailler en lieu clos, avant de sortir en milieu ouvert. Le
conseil utile : Évitez de noyer votre chien avec des ordres ou des
coups de sifflet auxquels il ne répond pas. Reprenez tout à la base et
faites-vous obéir chaque fois que vous donnez un ordre. Peu d’ordres
doivent être donnés, toujours à bon escient et le chien doit chaque
fois obtempérer. Mon chien jalouse systématiquement les autres Ici
le problème est simple, si votre chien ne supporte pas la promiscuité
avec d’autres, c’est qu’il n’est pas encore mûr pour la conduite
en couple ou, a fortiori, avec plusieurs autres chiens. Abstenez-vous
de le faire chasser dans ces conditions et commencez à le travailler dans
cette optique en raffermissant son arrêt. Le
conseil utile : Si votre chien agit de la sorte, c’est que son arrêt
n’est pas encore bien sûr et qu’il a plaisir à poursuivre le gibier.
L’apprentissage du patron, avec le leurre ou simplement en compagnie
d’un autre chien bien mis devrait le rendre plus civilisé.
L’utilisation de la longe sera d’un bon secours. Mon chien arrête et, à ma venue, bourre le gibier L’arrêt
de votre chien est encore un peu fragile, à cela plusieurs raisons. Il
est possible qu’un autre chien, au lieu de venir patronner, lui ait volé
l’arrêt, ce qui l’a incité à bourrer. Songeant plus à tirer le
gibier qu’à conforter votre compagnon dans son arrêt, il est possible
que vous soyez monté trop rapidement sur lui et l’ayez incité à la
faute. Ce sentiment est fréquent chez les jeunes chiens qui acceptent mal
une présence à côté d’eux lorsqu’ils sont à l’arrêt. Le
conseil utile : Pour éviter ce désagrément passager, lorsque le
chiot est très jeune et arrête encore à “la plume”, il est utile
d’arriver à sa hauteur pour le caresser. S’il tolère cette action très
jeune, il l’acceptera ensuite. Dans
le cas d’un chien plus âgé, c’est la longe de 5 ou 6 mètres
qui va vous servir, car vous allez pouvoir vous en saisir et remonter
calmement sur son arrêt. S’il cherche à bourrer retenez-le fermement
puis, arrivé à sa hauteur, caressez-le, pour bien lui montrer que vous
travaillez ensemble et que vous êtes satisfait de son arrêt. Au bout de
quelques leçons, il tolérera votre présence, jusqu’à tourner la tête
pour s’assurer de votre arrivée. Dans ce cas, c’est la complicité
qui s’installe. Mon chien met à l’envol et poursuit sous l’aile Cette
attitude est souvent un défaut de jeunesse, lorsqu’on est en présence
d’un jeune chien qui n’a pas encore reçu d’éducation ou de
dressage. Dans ce cas, cette action peut être considérée comme utile
pour le passionner. S’il
s’agit d’un chien dressé, c’est une faute grave qu’il faut
corriger. Pour en arriver là, votre chien a dû rencontrer nombre d’éléments
qui ont dû le perturber. Ce peut être la présence d’un autre chien
qui l’y a incité, ou simplement votre attitude, en tirant un gibier
qu’il n’aurait pas arrêté ou bourré par un autre chien. De lui-même
un chien ne peut oublier ce qu’il a appris chez le dresseur quelques
mois auparavant. Le
conseil utile : Mon chien emporte le gibier pour l’enterrer Ce
comportement est souvent le fait de jeunes chiens, qui se comportent avec
un gibier comme ils le feraient avec un os ou un morceau de nourriture.
Dans ce cas, rien d’alarmant ; le côté positif, c’est que votre
compagnon ne rechigne pas à prendre le gibier en gueule. Une
fois l’élève mis au rapport forcé, ce défaut disparaît très
rapidement, car on l’oblige à prendre, puis à rapporter au pied. Le conseil utile : Plutôt que de donner envie à votre chien d’aller enterrer de nouveau un gibier, travaillez-le avant sur apportable, ce qui pour lui sera bien moins intéressant. D’autre part, s’il cherche à partir avec l’apportable, utilisez la longe qui vous permettra de le ramener à vos pieds, en répétant “Porte”.
Mon
chien a la dent dure
Certaines
races ou lignées de chiens sont réputées pour avoir la dent dure. Ce
sont en principe celles qui ont été travaillées pour tuer les puants ou
coiffer le grand gibier lors d’une recherche au sang. Il est vrai que
dans ce cas l’atavisme joue un rôle important. Avec
des chiens qui sont violents dans leur rapport, il faut également
employer des remèdes assez durs. En premier lieu, il est impératif que
tous ces chiens soient mis au rapport forcé, même s’ils rapportent
parfaitement naturellement, car il vous faudra un moyen de pression pour
leur faire prendre un apportable ou un gibier, s’ils n’en ont pas
envie. En
fait ce qui les amuse, c’est de planter leurs dents dans la chair encore
chaude du gibier et de broyer les os, ou simplement de mordiller l’apportable
que vous leur présentez. Le
conseil utile : Pour l’apportable, il est conseillé d’enrouler
sur son axe un fil de fer barbelé et de le recouvrir soit d’une peau de
lapin, soit d’ailes de pigeon. Après s’en être saisi violemment,
votre chien le lâchera, car il se sera piqué. C’est à ce moment
qu’il vous faudra user du rapport forcé, pour l’obliger à reprendre,
ce qu’il fera avec hésitation. Au besoin insistez, jusqu’à lui
mettre en gueule et lui faire porter. Ce principe est souvent radical. Il
en va de même pour le gibier que vous entourerez de deux cercles de
barbelés sous les ailes. Bien que l’envie de mordre soit forte, le remède
est dissuasif et le souvenir de l’apportable encore cuisant. Il
est important que votre chien soit bien mis au rapport forcé, sinon vous
risqueriez de vous trouver démuni, face à un chien qui refuse de
rapporter. Pour
les jeunes chiens qui mâchouillent plus par amusement que par vice, il
est inutile d’employer un autre moyen. Un simple pigeon, ou une palombe,
qui perd facilement ses plumes suffira à le dissuader de mordre, car le
contact de la plume dans la gueule est souvent très désagréable. Là
aussi, le rapport forcé sera utile. Mon chien mange le gibier Si
le fait de manger le gibier est consécutif à la dent dure, le remède
coercitif employé pour ce cas est à réutiliser. Par contre, les causes
sont souvent différentes. Un chien prend souvent goût à piller le
gibier, s’il a eu l’occasion de rapporter une pièce particulièrement
abîmée, ou très petite. Le
conseil utile : En premier lieu, évitez de faire rapporter des
cailles à votre compagnon, surtout si elles ont été abîmées lors du
tir. Beaucoup de chiens qui pillent le gibier ont débuté avec ce type de
tentation. Il vaut mieux se déplacer pour aller ramasser une pièce
particulièrement touchée que de risquer de tenter votre jeune chien. Le
conseil utile : Si toutefois votre élève s’attaquait à des pièces
plus importantes, le fait de lui faire rapporter des oiseaux congelés
peut aider, car il ne peut pas mordre et le contact de la pièce froide le
gêne. Mon chien ne veut pas me rendre le gibier Si
rapporter le gibier est souvent une passion pour certains chiens,
l’emporter peut aussi être un jeu. Ce cas de figure se retrouve souvent
chez les jeunes chiens qui, lorsqu’ils ont compris qu’ils pouvaient
jouer en ne se laissant pas attraper, en profitent largement. Cette
manie désagréable est souvent prise lorsque l’élève est encore tout
chiot et qu’il joue avec les objets qu’il transporte. En fait, il ne
faudrait pas courir pour jouer avec le chiot, car il comprend très vite
la situation et en profite. Plus
âgé à la chasse, il est possible qu’il se rappelle de ces phases de
jeu et recommence avec le gibier. S’il a été mis au rapport forcé,
cela ne risque pas de se produire. Au pire, vous pourriez avec la longe
l’obliger à travailler ses rapports et à vous donner le gibier aux
pieds. Le
conseil utile : Si votre chien n’a pas encore reçu de dressage spécifique
au rapport et qu’il joue avec le gibier, ne cherchez pas à le
rattraper, de toute façon il court plus vite que vous et cet effort
serait inutile. Au pire, vous risqueriez de vous discréditer un peu plus
à sa vue. Ce
qui amuse votre chien, c’est que vous le poursuiviez. Si vous ne bougez
pas, il restera à distance respectable pour ne pas être attrapé. Dans
ce cas, partez en sens inverse et ne faites plus attention à lui. En
moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il vous suivra et arrivera à
votre hauteur. C’est ici qu’il ne faut pas manquer votre action, car
vous devrez attendre qu’il soit à votre portée sans vous retourner,
puis d’un seul coup l’attraper et lui faire donner le gibier en le
caressant. Cette technique marche à tous les coups, pour peu que vous ne
soyez pas trop pressé de vous retrouver et que votre chien ne comprenne
votre manœuvre et se méfie. Mon chien poursuit les chevreuils Le
problème de la poursuite des chevreuils lors de la quête au bois est un
mal récent, qui est dû à l’expansion démographique de cette espèce
dans bon nombre de forêts, mais aussi de boqueteaux un peu partout dans
le pays. Si autrefois, ce problème de poursuite se posait pratiquement
uniquement sur lièvre en plaine, c’est actuellement au bois qu’il est
le plus fréquent. Contrairement
à la plaine, il est rarement possible au chasseur d’anticiper
l’action. La plupart du temps, il s’aperçoit que son chien poursuit
lorsqu’il est souvent hors de portée ou qu’il revient. Ne
pas pouvoir anticiper pose de problème de la correction, car il n’est
pas recommandé de punir sur le retour. Très rapidement, le chien
craindra de revenir de peur de la réprimande. Deux
solutions sont possibles, toujours en surprenant le chien en flagrant délit
de poursuite. Pour cela, il va falloir provoquer la faute, ce qui dans
certaines régions ne pose pas beaucoup de problème. Tous les chasseurs
au bois connaissent les remises des chevreuils dans les ténements
qu’ils traquent, ainsi que leurs chemins de fuite, qui est pratiquement
toujours le même. Après
avoir placé un ami, en avant sur le chemin de refuite des animaux, vous lâcherez
votre chien dans un lieu où il lève régulièrement des chevreuils. En
principe, dans les minutes qui vont suivre, votre compagnon rencontrera et
poursuivra des animaux qui passeront à portée de votre ami. Celui-ci
pourra surprendre votre chien en flagrant délit de poursuite. Après
l’avoir bloqué au sifflet, l’effet de surprise aidant, il ne devra
pas hésiter à le corriger sévèrement, puis à le mettre au down sur la
piste des fuyards. Arrivé sur ces entrefaites, vous pourrez vous aussi le
gronder et continuer le down. En principe deux ou trois leçons de cet
ordre suffisent à corriger même les plus acharnés. La
seconde méthode part du même principe, mais avec le collier électrique.
Là aussi le flagrant délit est obligatoire, car vous devez pouvoir
siffler le chien qui poursuit, avant de lui administrer la décharge. Le
principe change en suivant, car votre élève ne doit pas voir votre ami,
mais revenir à votre rappel, pour ensuite être caressé à son retour.
Il doit assimiler la correction à la poursuite même et la caresse à son
retour à vos côtés. Toute la difficulté dans ces deux méthodes réside
dans le fait de voir le chien poursuivre, ce qui ne pose pas de problème
en plaine sur lièvre. Le
conseil utile : Pour éviter le plus possible ces situations, il est
impératif de pouvoir monter dans une journée de chasse, plus d’oiseaux
que de chevreuils à votre chien. Si malheureusement ce n’est pas le
cas, comme dans beaucoup de régions françaises, vous arriverez à
interdire à votre chien de poursuivre, mais vous ne l’empêcherez
jamais de chasser le chevreuil. S’il n’a que des chevreuils à se
mettre dans le nez, il est parfaitement logique qu’il les chasse, ce qui
malheureusement avec le temps devient une habitude. Mon chien désobéit dès qu’il n’a plus le collier électrique Ce
cas de figure est caractéristique d’une mauvaise utilisation du collier
électrique. Au chien qui n’obéit que lorsqu’il a le collier au cou,
il faut ajouter celui qui ne veut plus courir lorsqu’il porte le
collier. En fait dans les deux cas, c’est le conducteur qui a fait une
grossière erreur d’utilisation, en essayant de corriger la désobéissance
de son élève. Dans le paragraphe consacré à l’emploi du collier de
dressage, j’ai, au risque de me répéter placé plusieurs fois les
limites et les interdits de l’utilisation de cet appareil. Je ne le
referais donc pas, mais vous conseille de vous y reporter. Lorsque
la faute est commise par le maître, elle est beaucoup plus dure à résoudre,
surtout si le chien a compris que c'était le collier qui le punissait. Dans
le cas où le chien n’est sage que lorsqu’il porte le collier, il
faudra s’armer de patience et travailler dans un premier temps en parc.
De la sorte, il sera toujours possible d’intervenir physiquement sur les
actions de l’élève, car il ne reste plus que cette alternative. Il
faudra donc reprendre les bonnes vieilles méthodes classiques. Tous les
rappels devront se travailler à la longe, pour appuyer les ordres donnés
au sifflet. Les sagesses seront obtenues de la même façon, en ne perdant
jamais de vue que votre chien connaît maintenant les “ficelles” et
qu’il faudra être plus malin que lui. Une fois tout mis en ordre en
parc, le plus difficile sera de repasser en milieu ouvert. Pour travailler
avec un chien bien réceptif, laissez-le se détendre quelques minutes
sans intervenir d’aucune façon, puis n’hésitez pas à travailler les
ordres de bases, comme la marche au pied, ou les immobilisations, pour
bien montrer votre domination. Seulement ensuite, vous pourrez
entreprendre le travail de quête et face au gibier. La boîte d’envol
pourra être d’une grande utilité au départ, lorsque vous travaillerez
en périmètre réduit. Elle sera le relais entre les moyens électroniques
supportés par votre compagnon et la possibilité d’interventions
physiques de votre part. Face à un chien qui réagit de façon
insidieuse, il ne faut rien négliger, mais il y a obligatoirement une
faille que le dresseur devra saisir au moment propice. Tout finit par se
rattraper, lorsque l’on se trouve face à un chien passionné. Dans
le cas du chien qui ne se livre plus avec le collier, il faudra également
agir de patience, en lui laissant le collier ou son leurre en permanence
au cou, jusqu’à ce qu’il en oublie l’existence. Si le chien
assimile le collier à la punition, il faudra volontairement lui faire
commettre des fautes sans le corriger. Dans ce domaine, c’est la course
sous l’aile ou après le coup de feu qui donne les meilleurs résultats.
Il est toujours plus facile d’inciter un chien à partir sous l’aile
ou au feu qu’à rester sage. Fort de ce principe, vous en donnerez la
possibilité à votre élève, en lui conservant toujours un arrêt
parfait. Le fait de ne pas se faire punir lors d’une désobéissance,
alors qu’il portera le collier lui redonnera l’envie de chercher et de
courir. Une fois la passion revenue, il sera toujours possible pour
redonner la sagesse, en n’utilisant que le signal sonore ou le vibreur. Le
conseil utile : Pour ne pas avoir de problème d’adaptation avec le
collier au départ, il est conseillé de le mettre au cou de votre jeune
chien, sans le brancher, chaque fois qu’il sortira pour courir en
plaine. Très vite la mise en place de cet artifice sera pour lui synonyme
de récréation et de détente. D’autre part, il est très important que le chien assimile la décharge électrique du collier à sa désobéissance. Il doit être persuadé que c’est son action qui l’a puni et non la main de son conducteur, par l’intermédiaire du collier. Il est donc primordial de toujours garder son calme et de bien caresser le chien lorsqu’il revient d’une faute sur laquelle il a été puni. |