COMMENT RÉSOUDRE 10 PROBLÈMES PRATIQUES DE DRESSAGE

 

  1. Mon chien ne répond plus au rappel, dès qu’il est à la chasse

  2. Le rappel reste le point essentiel de désobéissance chez les chiens qui reviennent du dressage et qui n’ont pas été assez préparés par leur maître. Lorsqu’il a été un peu délaissé après son dressage, le chien oublie rapidement les bons réflexes acquis auprès de son dresseur. À l’inverse, il se rappelle très rapidement de ses désobéissances passées.

    Rien n’est irrémédiable. Il faut en premier lieu remettre votre chien aux ordres dans un lieu clos, comme une cour ou un jardin. S’il refuse d’obéir reprenez la longe et obligez-le à revenir par des coups secs, couplés par des ”aux pieds” assez secs, ou par deux coups de sifflet brefs. Arrivé à vous, n’oubliez pas de caresser et de récompenser. Lorsque l’exercice est compris à la longe, laissez une laisse pendre à son cou et continuez le rappel en lieu clos.

    Ce n’est que lorsque cet exercice sera parfaitement exécuté de façon rapide dans votre jardin, que vous pourrez penser à l’entreprendre en milieu ouvert dans la campagne. N’hésitez pas à remettre la longe à votre compagnon, pour lui éviter toute idée de désobéissance. Très rapidement ensuite, vous ne lui laisserez plus que la laisse, pour arriver à un rappel correct en totale liberté.

    Le conseil utile : Avant chaque exercice, laissez votre chien se détendre en toute liberté, durant cinq à dix minutes, sans rien exiger de lui. Après cette mini-détente, il sera beaucoup plus réceptif.

     

  3. Mon chien me sort de la main

  4. La notion de sortie de main est très subjective, car elle ne caractérise pas uniquement les sujets qui partent chasser seuls à perte de vue, sans se soucier du chasseur qui les accompagne.

    Un chien peut très bien être hors de la main de son conducteur à 10 mètres de lui. La sortie de main signifie que le conducteur n’a plus aucune maîtrise de son chien et que celui-ci fait totalement la sourde oreille. Il chasse seul et ne prête plus aucune attention aux ordres qui lui sont donnés.

    Le rappel est certainement la base de tout dans ce domaine, car si le chien recommence à répondre au rappel, il sera plus attentionné et finira par écouter son maître.

    Si la sortie de main se produit au moment de la rencontre avec le gibier, c’est cette phase de dressage qu’il faudra particulièrement travailler en lieu clos, avant de sortir en milieu ouvert.

    Le conseil utile : Évitez de noyer votre chien avec des ordres ou des coups de sifflet auxquels il ne répond pas. Reprenez tout à la base et faites-vous obéir chaque fois que vous donnez un ordre. Peu d’ordres doivent être donnés, toujours à bon escient et le chien doit chaque fois obtempérer.  

  5. Mon chien jalouse systématiquement les autres 

  6. Ici le problème est simple, si votre chien ne supporte pas la promiscuité avec d’autres, c’est qu’il n’est pas encore mûr pour la conduite en couple ou, a fortiori, avec plusieurs autres chiens.

    Abstenez-vous de le faire chasser dans ces conditions et commencez à le travailler dans cette optique en raffermissant son arrêt.

    Le conseil utile : Si votre chien agit de la sorte, c’est que son arrêt n’est pas encore bien sûr et qu’il a plaisir à poursuivre le gibier. L’apprentissage du patron, avec le leurre ou simplement en compagnie d’un autre chien bien mis devrait le rendre plus civilisé. L’utilisation de la longe sera d’un bon secours.  

  7. Mon chien arrête et, à ma venue, bourre le gibier

  8. L’arrêt de votre chien est encore un peu fragile, à cela plusieurs raisons. Il est possible qu’un autre chien, au lieu de venir patronner, lui ait volé l’arrêt, ce qui l’a incité à bourrer. Songeant plus à tirer le gibier qu’à conforter votre compagnon dans son arrêt, il est possible que vous soyez monté trop rapidement sur lui et l’ayez incité à la faute. Ce sentiment est fréquent chez les jeunes chiens qui acceptent mal une présence à côté d’eux lorsqu’ils sont à l’arrêt.

    Le conseil utile : Pour éviter ce désagrément passager, lorsque le chiot est très jeune et arrête encore à “la plume”, il est utile d’arriver à sa hauteur pour le caresser. S’il tolère cette action très jeune, il l’acceptera ensuite.

    Dans le cas d’un chien plus âgé, c’est la longe de 5 ou 6 mètres qui va vous servir, car vous allez pouvoir vous en saisir et remonter calmement sur son arrêt. S’il cherche à bourrer retenez-le fermement puis, arrivé à sa hauteur, caressez-le, pour bien lui montrer que vous travaillez ensemble et que vous êtes satisfait de son arrêt. Au bout de quelques leçons, il tolérera votre présence, jusqu’à tourner la tête pour s’assurer de votre arrivée. Dans ce cas, c’est la complicité qui s’installe.  

  9. Mon chien met à l’envol et poursuit sous l’aile

  10. Cette attitude est souvent un défaut de jeunesse, lorsqu’on est en présence d’un jeune chien qui n’a pas encore reçu d’éducation ou de dressage. Dans ce cas, cette action peut être considérée comme utile pour le passionner.

    S’il s’agit d’un chien dressé, c’est une faute grave qu’il faut corriger. Pour en arriver là, votre chien a dû rencontrer nombre d’éléments qui ont dû le perturber. Ce peut être la présence d’un autre chien qui l’y a incité, ou simplement votre attitude, en tirant un gibier qu’il n’aurait pas arrêté ou bourré par un autre chien. De lui-même un chien ne peut oublier ce qu’il a appris chez le dresseur quelques mois auparavant.

    Le conseil utile : En premier lieu, il est impératif que vous ne tiriez uniquement que le gibier que votre chien vous a arrêté, puis ensuite respecté. Pour reprendre ce problème, la boîte d’envol avec un pigeon sera d’un grand secours. Muni d’une longe de 5 ou 6 mètres, votre chien devra arrêter dans un premier temps. Vous pourrez l’inciter à cela avec la longe, puis ensuite le bloquer à l’envol. S’il a été dressé et a bien compris l’exercice, tout ne tardera pas à rentrer dans l’ordre.    

  11. Mon chien emporte le gibier pour l’enterrer

  12. Ce comportement est souvent le fait de jeunes chiens, qui se comportent avec un gibier comme ils le feraient avec un os ou un morceau de nourriture. Dans ce cas, rien d’alarmant ; le côté positif, c’est que votre compagnon ne rechigne pas à prendre le gibier en gueule.

    Une fois l’élève mis au rapport forcé, ce défaut disparaît très rapidement, car on l’oblige à prendre, puis à rapporter au pied.

    Le conseil utile : Plutôt que de donner envie à votre chien d’aller enterrer de nouveau un gibier, travaillez-le avant sur apportable, ce qui pour lui sera bien moins intéressant. D’autre part, s’il cherche à partir avec l’apportable, utilisez la longe qui vous permettra de le ramener à vos pieds, en répétant “Porte”.

  13. Mon chien a la dent dure

  14. Certaines races ou lignées de chiens sont réputées pour avoir la dent dure. Ce sont en principe celles qui ont été travaillées pour tuer les puants ou coiffer le grand gibier lors d’une recherche au sang. Il est vrai que dans ce cas l’atavisme joue un rôle important.

    Avec des chiens qui sont violents dans leur rapport, il faut également employer des remèdes assez durs. En premier lieu, il est impératif que tous ces chiens soient mis au rapport forcé, même s’ils rapportent parfaitement naturellement, car il vous faudra un moyen de pression pour leur faire prendre un apportable ou un gibier, s’ils n’en ont pas envie.

    En fait ce qui les amuse, c’est de planter leurs dents dans la chair encore chaude du gibier et de broyer les os, ou simplement de mordiller l’apportable que vous leur présentez.

    Le conseil utile : Pour l’apportable, il est conseillé d’enrouler sur son axe un fil de fer barbelé et de le recouvrir soit d’une peau de lapin, soit d’ailes de pigeon. Après s’en être saisi violemment, votre chien le lâchera, car il se sera piqué. C’est à ce moment qu’il vous faudra user du rapport forcé, pour l’obliger à reprendre, ce qu’il fera avec hésitation. Au besoin insistez, jusqu’à lui mettre en gueule et lui faire porter. Ce principe est souvent radical.

    Il en va de même pour le gibier que vous entourerez de deux cercles de barbelés sous les ailes. Bien que l’envie de mordre soit forte, le remède est dissuasif et le souvenir de l’apportable encore cuisant.

    Il est important que votre chien soit bien mis au rapport forcé, sinon vous risqueriez de vous trouver démuni, face à un chien qui refuse de rapporter.

    Pour les jeunes chiens qui mâchouillent plus par amusement que par vice, il est inutile d’employer un autre moyen. Un simple pigeon, ou une palombe, qui perd facilement ses plumes suffira à le dissuader de mordre, car le contact de la plume dans la gueule est souvent très désagréable. Là aussi, le rapport forcé sera utile.

  15. Mon chien mange le gibier

  16. Si le fait de manger le gibier est consécutif à la dent dure, le remède coercitif employé pour ce cas est à réutiliser. Par contre, les causes sont souvent différentes. Un chien prend souvent goût à piller le gibier, s’il a eu l’occasion de rapporter une pièce particulièrement abîmée, ou très petite.

    Le conseil utile : En premier lieu, évitez de faire rapporter des cailles à votre compagnon, surtout si elles ont été abîmées lors du tir. Beaucoup de chiens qui pillent le gibier ont débuté avec ce type de tentation. Il vaut mieux se déplacer pour aller ramasser une pièce particulièrement touchée que de risquer de tenter votre jeune chien.

    Le conseil utile : Si toutefois votre élève s’attaquait à des pièces plus importantes, le fait de lui faire rapporter des oiseaux congelés peut aider, car il ne peut pas mordre et le contact de la pièce froide le gêne.

  17. Mon chien ne veut pas me rendre le gibier

  18. Si rapporter le gibier est souvent une passion pour certains chiens, l’emporter peut aussi être un jeu. Ce cas de figure se retrouve souvent chez les jeunes chiens qui, lorsqu’ils ont compris qu’ils pouvaient jouer en ne se laissant pas attraper, en profitent largement.

    Cette manie désagréable est souvent prise lorsque l’élève est encore tout chiot et qu’il joue avec les objets qu’il transporte. En fait, il ne faudrait pas courir pour jouer avec le chiot, car il comprend très vite la situation et en profite.

    Plus âgé à la chasse, il est possible qu’il se rappelle de ces phases de jeu et recommence avec le gibier. S’il a été mis au rapport forcé, cela ne risque pas de se produire. Au pire, vous pourriez avec la longe l’obliger à travailler ses rapports et à vous donner le gibier aux pieds.

    Le conseil utile : Si votre chien n’a pas encore reçu de dressage spécifique au rapport et qu’il joue avec le gibier, ne cherchez pas à le rattraper, de toute façon il court plus vite que vous et cet effort serait inutile. Au pire, vous risqueriez de vous discréditer un peu plus à sa vue.

    Ce qui amuse votre chien, c’est que vous le poursuiviez. Si vous ne bougez pas, il restera à distance respectable pour ne pas être attrapé. Dans ce cas, partez en sens inverse et ne faites plus attention à lui. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il vous suivra et arrivera à votre hauteur. C’est ici qu’il ne faut pas manquer votre action, car vous devrez attendre qu’il soit à votre portée sans vous retourner, puis d’un seul coup l’attraper et lui faire donner le gibier en le caressant. Cette technique marche à tous les coups, pour peu que vous ne soyez pas trop pressé de vous retrouver et que votre chien ne comprenne votre manœuvre et se méfie.

  19. Mon chien poursuit les chevreuils

  20. Le problème de la poursuite des chevreuils lors de la quête au bois est un mal récent, qui est dû à l’expansion démographique de cette espèce dans bon nombre de forêts, mais aussi de boqueteaux un peu partout dans le pays. Si autrefois, ce problème de poursuite se posait pratiquement uniquement sur lièvre en plaine, c’est actuellement au bois qu’il est le plus fréquent.

    Contrairement à la plaine, il est rarement possible au chasseur d’anticiper l’action. La plupart du temps, il s’aperçoit que son chien poursuit lorsqu’il est souvent hors de portée ou qu’il revient.

    Ne pas pouvoir anticiper pose de problème de la correction, car il n’est pas recommandé de punir sur le retour. Très rapidement, le chien craindra de revenir de peur de la réprimande.

    Deux solutions sont possibles, toujours en surprenant le chien en flagrant délit de poursuite. Pour cela, il va falloir provoquer la faute, ce qui dans certaines régions ne pose pas beaucoup de problème. Tous les chasseurs au bois connaissent les remises des chevreuils dans les ténements qu’ils traquent, ainsi que leurs chemins de fuite, qui est pratiquement toujours le même.

    Après avoir placé un ami, en avant sur le chemin de refuite des animaux, vous lâcherez votre chien dans un lieu où il lève régulièrement des chevreuils. En principe, dans les minutes qui vont suivre, votre compagnon rencontrera et poursuivra des animaux qui passeront à portée de votre ami. Celui-ci pourra surprendre votre chien en flagrant délit de poursuite. Après l’avoir bloqué au sifflet, l’effet de surprise aidant, il ne devra pas hésiter à le corriger sévèrement, puis à le mettre au down sur la piste des fuyards. Arrivé sur ces entrefaites, vous pourrez vous aussi le gronder et continuer le down. En principe deux ou trois leçons de cet ordre suffisent à corriger même les plus acharnés.

    La seconde méthode part du même principe, mais avec le collier électrique. Là aussi le flagrant délit est obligatoire, car vous devez pouvoir siffler le chien qui poursuit, avant de lui administrer la décharge. Le principe change en suivant, car votre élève ne doit pas voir votre ami, mais revenir à votre rappel, pour ensuite être caressé à son retour. Il doit assimiler la correction à la poursuite même et la caresse à son retour à vos côtés. Toute la difficulté dans ces deux méthodes réside dans le fait de voir le chien poursuivre, ce qui ne pose pas de problème en plaine sur lièvre.

    Le conseil utile : Pour éviter le plus possible ces situations, il est impératif de pouvoir monter dans une journée de chasse, plus d’oiseaux que de chevreuils à votre chien. Si malheureusement ce n’est pas le cas, comme dans beaucoup de régions françaises, vous arriverez à interdire à votre chien de poursuivre, mais vous ne l’empêcherez jamais de chasser le chevreuil. S’il n’a que des chevreuils à se mettre dans le nez, il est parfaitement logique qu’il les chasse, ce qui malheureusement avec le temps devient une habitude.

  21. Mon chien désobéit dès qu’il n’a plus le collier électrique

  22. Ce cas de figure est caractéristique d’une mauvaise utilisation du collier électrique. Au chien qui n’obéit que lorsqu’il a le collier au cou, il faut ajouter celui qui ne veut plus courir lorsqu’il porte le collier. En fait dans les deux cas, c’est le conducteur qui a fait une grossière erreur d’utilisation, en essayant de corriger la désobéissance de son élève. Dans le paragraphe consacré à l’emploi du collier de dressage, j’ai, au risque de me répéter placé plusieurs fois les limites et les interdits de l’utilisation de cet appareil. Je ne le referais donc pas, mais vous conseille de vous y reporter.

    Lorsque la faute est commise par le maître, elle est beaucoup plus dure à résoudre, surtout si le chien a compris que c'était le collier qui le punissait.

    Dans le cas où le chien n’est sage que lorsqu’il porte le collier, il faudra s’armer de patience et travailler dans un premier temps en parc. De la sorte, il sera toujours possible d’intervenir physiquement sur les actions de l’élève, car il ne reste plus que cette alternative. Il faudra donc reprendre les bonnes vieilles méthodes classiques. Tous les rappels devront se travailler à la longe, pour appuyer les ordres donnés au sifflet. Les sagesses seront obtenues de la même façon, en ne perdant jamais de vue que votre chien connaît maintenant les “ficelles” et qu’il faudra être plus malin que lui. Une fois tout mis en ordre en parc, le plus difficile sera de repasser en milieu ouvert. Pour travailler avec un chien bien réceptif, laissez-le se détendre quelques minutes sans intervenir d’aucune façon, puis n’hésitez pas à travailler les ordres de bases, comme la marche au pied, ou les immobilisations, pour bien montrer votre domination. Seulement ensuite, vous pourrez entreprendre le travail de quête et face au gibier. La boîte d’envol pourra être d’une grande utilité au départ, lorsque vous travaillerez en périmètre réduit. Elle sera le relais entre les moyens électroniques supportés par votre compagnon et la possibilité d’interventions physiques de votre part. Face à un chien qui réagit de façon insidieuse, il ne faut rien négliger, mais il y a obligatoirement une faille que le dresseur devra saisir au moment propice. Tout finit par se rattraper, lorsque l’on se trouve face à un chien passionné.

    Dans le cas du chien qui ne se livre plus avec le collier, il faudra également agir de patience, en lui laissant le collier ou son leurre en permanence au cou, jusqu’à ce qu’il en oublie l’existence. Si le chien assimile le collier à la punition, il faudra volontairement lui faire commettre des fautes sans le corriger. Dans ce domaine, c’est la course sous l’aile ou après le coup de feu qui donne les meilleurs résultats. Il est toujours plus facile d’inciter un chien à partir sous l’aile ou au feu qu’à rester sage. Fort de ce principe, vous en donnerez la possibilité à votre élève, en lui conservant toujours un arrêt parfait. Le fait de ne pas se faire punir lors d’une désobéissance, alors qu’il portera le collier lui redonnera l’envie de chercher et de courir. Une fois la passion revenue, il sera toujours possible pour redonner la sagesse, en n’utilisant que le signal sonore ou le vibreur.

    Le conseil utile : Pour ne pas avoir de problème d’adaptation avec le collier au départ, il est conseillé de le mettre au cou de votre jeune chien, sans le brancher, chaque fois qu’il sortira pour courir en plaine. Très vite la mise en place de cet artifice sera pour lui synonyme de récréation et de détente.

    D’autre part, il est très important que le chien assimile la décharge électrique du collier à sa désobéissance. Il doit être persuadé que c’est son action qui l’a puni et non la main de son conducteur, par l’intermédiaire du collier. Il est donc primordial de toujours garder son calme et de bien caresser le chien lorsqu’il revient d’une faute sur laquelle il a été puni.